mercredi, décembre 18, 2024
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Dr Souaré : «La neurochirurgie guinéenne avance, mais les défis persistent»( Interview)

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En Guinée, la neurochirurgie connaît des avancées significatives grâce à une équipe dynamique et compétente. À l’hôpital de l’Amitié Sino-Guinéenne, des interventions chirurgicales sont réalisées dans divers domaines, notamment les pathologies traumatiques, tumorales, dégénératives, ainsi que celles touchant la colonne vertébrale. Pour mieux comprendre ces pathologies et les défis rencontrés par l’équipe médicale, nous avons échangé avec le Dr Ibrahima Sory Souaré, neurochirurgien à l’hôpital et assistant à la faculté des sciences de la santé. Spécialisé depuis sept ans, il partage son quotidien entre consultations et interventions chirurgicales. Dans cette interview,  il nous amène dans le monde de la chirurgie.  

Laguinee.info : Souaré, dites-nous, c’est quoi la neurochirurgie ? 

La neurochirurgie est une spécialité chirurgicale dont le domaine d’expertise est beaucoup plus dans le diagnostic et la prise en charge chirurgicale. Et surtout du système nerveux central, à savoir le cerveau, la moelle épinière et les nerfs périphériques et ses enveloppes.

  • Quels sont les types d’interventions chirurgicales que vous faites dans ce domaine ? 

Nous évoluons dans un large domaine en matière de neurochirurgie, particulièrement dans le domaine de pathologie traumatiques et les pathologies tumorales et surtout des pathologies dégénératives et mal formative et surtout dans le domaine vasculaires qui est aujourd’hui un élément très développer dans notre contexte mais très mal diagnostiqué

  • Quels sont les types de pathologies très fréquentes ? 
Dr Ibrahima Sory Souaré, neurochirurgien à l’hôpital et assistant à la faculté des sciences de la santé

Particulièrement, il reste à signaler que Kipé reste le centre de référence en matière de neurochirurgie. Particulièrement, nous faisons la plupart des pathologies neurochirurgicales au jour d’aujourd’hui en Guinée, surtout les cas de tumeurs cérébrales que nous développons petit à petit avec l’avènement de microscope et nous avons la possibilité de faire les pathologies de rachis à savoir les compressions musculaires, la hernie discale et particulièrement, les pathologies de traumatique et les cas d’anémie intracérébrale et aussi des pathologies en rapport avec l’hydrocéphalie et la chirurgie fonctionnelle en partie et chirurgie de la douleur.

  • Quelles sont leurs causes? 

Dans notre contexte, les pathologies traumatiques occupent la première place. Aujourd’hui, avec l’avènement des motos et des trafics routiers qui sont devenus un problème de santé public courant. La plupart c’est la mauvaise conduite et le non respect des codes de conduites, particulièrement sont à la base des multi facteurs de risque en rapport avec ces accidents et bon nombre des personnes que nous recevons viennent avec de tableau complexe avec soit des dommages au niveau du cerveau soit au niveau de la colonne vertébrale. La plupart des gens ne respectent pas les conditions de conduite des engins et surtout les piétons aussi ne respectent pas les codes de la route. C’est l’une des pathologies les plus fréquentes en neurochirurgie après celle de pathologies dégénératives qui devient un facteur très élevé dans notre contexte.

  • Vous êtes le seul à pouvoir faire l’intervention chirurgicale au niveau de la colonne vertébrale en Guinée ? 

Vous savez en matière de neurochirurgie, normalement tout neurochirurgien doit pouvoir faire des pathologies du rachis, ça dépend un peu du degré d’attente de la moye et particulièrement, nous ici à l’hôpital de l’amitié chino-guinéen, nous prenons les pathologies de rachis à savoir : le rachis cervical, thoracique et lombaire et d’autres neurochirurgiens le font aussi sur place, parce-que cela demande quelques équipements sur place, ce qui permettrait la prise en charge de ces pathologies.

Vous pouvez avoir combien de patient par an ? 

Nous sommes trois neurochirurgiens dans notre structure dont un professeur titulaire et deux assistants. Dans l’année, nous opérons à peu près 300 cas de chirurgie et plus de 100 consultations externes. Et si les patients sont pris à temps, je peux dire que tenant compte de nos anciens monitorage, nous pouvons dire que le taux de réussite est de 89%, la plupart des pathologies chirurgicales que nous faisons avec un taux de mortalité très minime.

  • Quels sont les symptômes de la tumeur ? 

La symptomatologie de la tumeur dépend beaucoup de la localisation et de sa vitesse de croissance qui se manifestait par beaucoup de signes. Les plus particuliers, ce sont les céphalées et les crises épileptiforme qui permettent de sceller la maladie. Et parfois c’est de façon inaugurale, c’est-à-dire, le patient vient pour une consultation, il fait des examens complémentaires, on les réalise d’où l’identification de certaines pathologies tumorales au niveau de la boîte crânienne et d’autres localisations.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce travail ? 

Nous avons des difficultés surtout avec l’avènement de la prise en charge de ces pathologies qui est devenue un élément d’atout pour nous praticiens dans ce domaine. Parce qu’ il faut savoir qu’il y certains pathologie qui demande assez de moyen pour la prise en charge. Nos difficultés particulières sont surtout dans l’achat des matériels par rapport à la chirurgie. Parceque, certains examens aujourd’hui se font dans notre hôpital et pas dans d’autres. Donc, la prise charge sur certaines conditions parfois nous sommes en rupture de certains instruments et de matériel. Nous essayons quand même de voir tout ce que nous pouvons faire pour satisfaire nos patients.

Quelle est l’intervention qui vous à plus marqué ? 

La neurochirurgie est une discipline très complexe parceque, vous avez à faire avec le cerveau et la moelle épinière. Le domaine qui m’a le plus marqué est celui de vasculaire qui aujourd’hui est une passion. Nous faisons de notre mieux qu’il ait déjà une première en Guinée, ce qui fait que les pathologies vasculaires me passionnent le plus que les autres pathologies mais avec la spécialité. Il y a beaucoup de spécialités dans le domaine vasculaires.

Quels sont vos mots à l’endroit de l’État ? 

Personne n’est à l’abri de toute une autre pathologie. Il est important de se faire consulter à temps et de prendre une décision surtout dans la prise en charge. Car, même les médecins qui consultent ou traitent certaines de ces pathologies ne sont pas à l’abri de ces maladies. Il est important de diagnostiquer la maladie à temps et de se soigner à temps.

Je demande la main à l’État afin de recruter les spécialistes dans ce domaine qui ont déjà eu la chance d’aller se former et de revenir servir le pays. Nous demandons à l’Etat d’engager ces personnes à la fonction publique pour faciliter la prise en charge de cette pathologie. Moi, en tant que spécialiste, je suis encore contractuel dans cet hôpital. Si l’Etat pourrait engager tous les spécialistes mais chose que nous n’avons pas pour le moment afin de bénéficier de tous ces cadres pour ne pas qu’il ait fuite de cerveau.

Dr Ibrahima Sory Souaré, neurochirurgien à l’hôpital et assistant à la faculté des sciences de la santé

Nous souhaitons que l’État nous assiste dans le domaine du matériel surtout dans les domaines avancés de la neurochirurgie, pour ce qui est de la chirurgie fonctionnelle. Nous avons bientôt la possibilité de commencer le domaine endovasculaire, très sensible et qui demande assez de moyens. Nous souhaitons que l’État fasse la disponibilité surtout pour les consommateurs du domaine vasculaire.

Interview realisée, par Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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