Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a réagi aux déclarations du ministre des Affaires étrangères de la transition, Dr Morissanda Kouyaté. Dans une publication sur son compte Facebook, il a dénoncé des propos qu’il qualifie de non-sens et d’atteinte aux valeurs sociales guinéennes.

Lors d’un discours en Afrique du Sud, Dr Morissanda Kouyaté aurait déclaré :

« Il y en a qui veulent qu’on mette le nom des gens dans la constitution. Vous êtes en Afrique du Sud, le président Nelson Mandela, c’est le plus grand homme ici, mais son nom n’est pas dans la constitution (…). Mais il y en a déjà qui disent qu’il faut mettre le nom de certains. »

Pour Aliou Bah, cette déclaration est déplacée et inappropriée. Dans son message, il affirme :

« Est-ce qu’en Guinée ce débat constitutionnel s’est posé autour des noms de personnes ? Pourquoi vouloir toujours travestir l’évidence pour des intérêts malsains ? C’est tout simplement le comble de la mauvaise foi et du ridicule. »

M. Bah considère que ces propos traduisent un manque d’objectivité et de responsabilité de la part du ministre. Selon lui, « lorsqu’on se dit récipiendaire du prix Nelson Mandela, on doit s’imposer certaines limites dans ses propos et actes. »

Il poursuit en accusant Dr Kouyaté de confondre ses fonctions avec des intérêts personnels :

« Avec Dr Kouyaté, habitué de confondre flatterie personnelle et diplomatie d’État, il me semble que la boulimie du pouvoir et l’envie de plaire à ses chefs, l’ont fait perdre l’essentiel ; c’est-à-dire le sens de l’objectivité. »

Une mise en garde sur la transition 

Dans sa publication, Aliou Bah dénonce également une tentative de légitimer une éventuelle candidature du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya : « Si l’objectif des gymnastiques verbales du Dr Kouyaté est de convaincre sur la légalité et la légitimité d’une éventuelle candidature du Général Mamadi Doumbouya, c’est peine perdue. Dès lors que ses engagements solennels, la charte de la transition et son serment sacré ont déjà réglé cette question. »

Pour lui, ces tentatives vont à l’encontre des principes démocratiques :« Libre à vous d’emprunter les chemins interdits de la démocratie et de l’histoire récente de notre pays ! Vous trouverez devant vous les réponses au-delà de vos illusions ! »

Les propos de Dr Kouyaté et la réaction d’Aliou Bah interviennent dans un climat politique tendu en Guinée. Le processus de transition est au cœur des débats, avec des préoccupations concernant la tenue d’élections et le respect des engagements pris par les autorités actuelles.

En soulignant ce qu’il perçoit comme une manipulation des enjeux constitutionnels, Aliou Bah rappelle l’importance d’une transition transparente et respectueuse des valeurs démocratiques.

Laguinee.info