Dans le petit village de Balimana-Dalaba, l’odeur âcre de la fumée flotte encore dans l’air. Ce samedi 14 décembre, la quiétude habituelle du district bascule dans l’effroi. Une case s’embrase soudainement. Les habitants accourent, des seaux d’eau à la main, pour éteindre les flammes. Mais à peine le feu est-il maîtrisé qu’un autre foyer surgit, quelques maisons plus loin.

Le scénario se répète, encore et encore, comme un cauchemar éveillé. À chaque tentative d’extinction, un nouvel incendie éclate, imprévisible et inexorable. Ce dimanche 15 décembre, la bataille continue. Des hommes et des femmes, épuisés, scrutent l’horizon, redoutant une nouvelle étincelle.

Une lutte désespérée

« Quand on éteint un feu, un autre apparaît ailleurs, à trois ou quatre maisons du premier », explique Youssouf Bérété, le président du district, la voix tremblante. « Hier soir, on pensait avoir maîtrisé les flammes, mais ce matin, ça recommence. Toutes les dix ou trente minutes, une autre maison s’enflamme.»

Au fil des heures, le bilan s’alourdit. Vingt-deux maisons disparaissent sous les flammes la première journée. Aujourd’hui, douze autres s’ajoutent à la liste, portant le total à trente-quatre. Le feu ne fait pas de distinction : il consume d’abord les contenus avant de s’attaquer aux murs, laissant les habitants sans rien.

Un mystère qui inquiète

Le feu, silencieux et insaisissable, n’obéit à aucune logique. Il ne frappe que de jour et semble surgir sans raison. « Nous ne savons pas d’où ça vient », confie Youssouf Bérété, dépité. Dans la confusion, des femmes s’évanouissent à travers le village, comme si l’air même portait une menace invisible.

Les habitants sont terrifiés. Certains murmurent des explications mystiques, d’autres évoquent une malédiction. Mais face à l’inconnu, l’incertitude les paralyse.

À la belle étoile

À Balimana-Dalaba, la nuit ne ramène plus la tranquillité. Les villageois, leurs maigres possessions rassemblées, campent sous un ciel étoilé, guettant avec angoisse la prochaine alerte. « Nous sommes tous dehors avec nos bagages. Nous ne savons pas si ça va continuer », confie M. Bérété.

Pour l’instant, les flammes semblent s’être apaisées, mais personne n’ose croire que le danger est passé. Les autorités locales, venues en renfort, promettent de surveiller la situation, mais les besoins sont urgents.

Un appel à l’aide

« Nous sommes inquiets, démunis. Nous demandons au gouvernement et aux bonnes volontés de venir en aide aux sinistrés », implore le président du district.

Dans ce village endeuillé par les pertes, l’espoir d’une intervention rapide est tout ce qui reste. La vie, ici, est suspendue, dans l’attente d’un avenir incertain.

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info