Le théâtre politique guinéen ne déçoit jamais. Cette fois, c’est le RPG arc-en-ciel qui monte au créneau pour décocher ses flèches à l’endroit d’Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du Gouvernement. Le motif ? Une déclaration jugée hors-piste sur la transition en cours, qui, selon lui, ne prendrait pas fin au 31 décembre prochain.

Dans son intervention sur Africaguinee.com, Ousmane Gaoual, dans un exercice d’équilibrisme verbal dont il a le secret, a laissé entendre que la transition était entrée dans une phase nouvelle : celle de la refondation, comme stipulé à l’article 2 de la charte. En bon donneur de leçons, il a martelé : « Il faut que les gens essayent de lire très bien les textes, au lieu de se focaliser sur des accords ».

Mais au RPG arc-en-ciel, on ne l’entend pas de cette oreille. Aboubacar Demba Dansoko, membre du bureau exécutif du parti, a rétorqué avec une verve tranchante : « La charte de la transition est claire. La refondation n’est pas une entité distincte, mais une composante de la transition. Toute tentative de dissocier les deux relève d’un vide juridique ».

Une guerre de mots ou un vide de gouvernance ?

Ce débat sémantique entre « transition » et « refondation » révèle surtout le désarroi ambiant. À force de jongler avec les termes, on finit par brouiller les lignes. Ce n’est pas la première fois qu’Ousmane Gaoual semble s’improviser en interprète de la charte. Mais cette fois, le RPG riposte : « Il faut que les autorités de la transition comprennent que leurs paroles engagent tout un pays ! »

Pendant ce temps, la population observe, lasse des querelles d’égo et des circonvolutions verbales. La date butoir du 31 décembre approche à grands pas, mais les acteurs politiques semblent plus préoccupés par la bataille des narrations que par l’avenir de la nation.

Laguinee.info