jeudi, décembre 19, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Entre l’autel et l’oppression : Aliou Bah interpelle les religieux face à l’injustice de la junte militaire 

À LIRE AUSSI

spot_img

Lors de l’Assemblée générale de son parti, le Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah a décidé de secouer l’arbre sacré du silence des leaders religieux en Guinée. Loin de se contenter de caresser les ego, il a lancé une véritable charge contre les religieux qui, selon lui, ont choisi de jouer à « cache-cache » avec la vérité et la justice pendant que le pays s’enfonce dans la crise.

À la manière d’un coach motivant son équipe avant un match décisif, Aliou Bah a rappelé aux religieux qu’ils n’étaient pas là pour bénir ceux qui détiennent les chaînes de la Guinée, mais pour défendre ceux qui y vivent. « Nos aînés et nos sages continuent de bénir ceux qui affaiblissent la Guinée, qui kidnappent et tuent des Guinéens », a-t-il déclaré, ajoutant que « le silence des religieux est devenu aussi suspect qu’un téléphone sans batterie ». En gros, on dirait que certains leaders religieux ont décidé que leur rôle dans la société était de garder le silence comme un art sacré, préférant se fondre dans l’ombre plutôt que de se lever pour la justice.

Mais Aliou Bah n’a pas mâché ses mots : il a mis les pieds dans le plat en affirmant que les religieux doivent « affronter Dieu, pas un individu ». Oui, vous avez bien lu : l’heure est à l’action, pas à la bénédiction des injustices. Quand le pays pleure sous les kidnappings, la réponse n’est pas dans la prière silencieuse, mais dans des actes concrets.

En accusant les leaders religieux de fermer les yeux sur des cas emblématiques de disparitions forcées et d’arrestations arbitraires, comme ceux de Foniké Mengué, Billo Bah ou Habib Marouane, Aliou Bah a bien souligné que la religion n’a jamais été synonyme de soumission au pouvoir oppressif. « Si les religieux ne sont pas capables de dire la vérité, c’est qu’ils ont failli devant Dieu et devant les hommes », a-t-il tonné, comme un rappel brutal à ceux qui oublient que le ciel ne pardonne pas le silence face à l’injustice.

Le président du MoDeL a également insisté sur un point crucial : « Nous sommes à un tournant historique de la Guinée ». Un tournant où les religieux, qui se présentent comme les guides spirituels, ne peuvent plus se cacher derrière leurs robes et leurs chapeaux. Si l’histoire de la Guinée devait être écrite aujourd’hui, les religieux seront-ils des héros de la résistance ou des complices passifs d’un régime qui bafoue les droits humains ?

Aliou Bah a donc frappé là où ça fait mal : « Si vous ne défendez pas la vérité, la justice, et que vous restez silencieux, vous êtes coupables de complicité », a-t-il averti. Et pour ceux qui pensent qu’il joue à l’opposant de service, il a rappelé un fait imparable : « On rendra tous des comptes un jour ».

Un message clair, net et sans détour : la Guinée attend des religieux plus que des prières en silence. Ils ont une responsabilité devant Dieu et devant le peuple. Maintenant, il est temps pour eux de choisir leur camp. Et si ce n’est pas maintenant, c’est peut-être trop tard.

 

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS