L’État sénégalais a révoqué Barthélémy Dias, opposant politique et maire de Dakar, de ses fonctions municipales, en raison d’une condamnation pour homicide remontant à 2011. L’arrêté préfectoral officialisant cette décision a été publié vendredi sur les réseaux sociaux et confirmé par l’entourage de l’ex-maire à l’AFP.
Une révocation lourde de conséquences
L’arrêté du préfet de Dakar, daté de mercredi, indique : « Je vous déclare démissionnaire de votre mandat de conseil municipal de la Ville de Dakar, à compter de la date de notification ». Cette déchéance en tant que conseiller municipal entraîne automatiquement celle de maire, selon des experts des textes sur les collectivités locales au Sénégal. Les autorités, pour leur part, n’ont pas commenté publiquement cette décision.
M. Dias a reçu les documents officiels une semaine après avoir été également destitué de son poste de député par l’Assemblée nationale, à la demande du ministère de la Justice. Cette dernière décision découle d’une condamnation pour homicide volontaire prononcée en 2017, confirmée en appel en 2022 et validée en 2023 par la Cour suprême.
Une personnalité politique controversée
Élu maire de Dakar en 2022 dans une coalition incluant le Pastef d’Ousmane Sonko, Barthélémy Dias est devenu une figure nationale de l’opposition sénégalaise. Toutefois, les tensions entre lui et M. Sonko se sont exacerbées en 2023, alors que les ambitions présidentielles se précisaient. Le camp de M. Sonko a triomphé à l’élection présidentielle de mars 2024, propulsant son dauphin, Bassirou Diomaye Faye, à la présidence et M. Sonko au poste de Premier ministre.
Ces rivalités internes ont marqué la campagne des législatives de novembre, remportées par le camp gouvernemental. La destitution de M. Dias rappelle celle de son mentor, Khalifa Sall, déchu de son poste de maire de Dakar en 2018 après une condamnation pour malversations.
Une réponse attendue
Barthélémy Dias, qui avait prévenu qu’il s’opposerait à toute tentative de destitution, devait tenir une conférence de presse ce vendredi après-midi.
Cette décision s’inscrit dans une série de confrontations politiques marquées par des condamnations judiciaires, nourrissant le débat sur l’imbrication entre justice et politique au Sénégal.
Laguinee.info