La deuxième cohorte du programme « Une fille, un avenir » est en marche, et la capitale guinéenne vibre au rythme des activités de ce projet de mentorat dédié à l’épanouissement professionnel des jeunes filles.

Ce vendredi, l’une des journées les plus attendues de cette semaine d’immersion, a rassemblé plus d’une centaine de participantes dans des échanges intenses. Pour Lydie Tonguino, initiatrice du programme, cette semaine est un moment phare. Elle raconte avec une fierté palpable :

« C’est un programme qui se déroule virtuellement. Nous avons lancé la seconde cohorte au mois de septembre. Nous avons eu plusieurs activités en ligne. Et depuis samedi dernier, nous avons lancé officiellement les activités de la semaine d’immersion. Elle a été marquée d’activités communautaires, de formations pratiques et d’autres activités. Et d’autres activités de soutien, d’échanges d’expériences. La clôture est prévue pour demain et aujourd’hui nous avons jugé nécessaire d’organiser des masterclass, des cartes d’échanges dédiées aux femmes, aux hommes et aux jeunes filles pour non seulement créer des liens entre les générations et différents genres mais également pour se préparer à la clôture des activités de la seconde cohorte. »

Des échanges et des découvertes inspirantes

Parmi les participantes, trois jeunes filles venues du Mali se sont intégrées avec aisance, apportant une note internationale à l’événement. Mamou Dramé, l’une d’elles, bénéficiaire dans la catégorie Technologie et digital, partage son enthousiasme :

« Au cours de cette semaine d’immersion, le programme m’a donné beaucoup au point où je ne peux quantifier. Déjà, les Guinéens ont été très sociables avec nous, ils nous ont hébergées, plus particulièrement Tata… Le déplacement était à leurs frais. Et en dehors de ça aussi, on a fait du tourisme, on a visité des endroits chics de la Guinée, tels que la mer, le grand marché de Matoto, on a fait la sensibilisation sur les mutilations génitales féminines. C’étaient pour moi des premières expériences et des trucs que je n’avais jamais vécus et que j’ai beaucoup appris. »

Dans les rues de Conakry, les participantes ont mené des campagnes de sensibilisation sur des problématiques telles que les mutilations génitales féminines. Ces actions illustrent leur engagement à transformer leur environnement tout en consolidant les liens entre elles.

Un chemin semé d’embûches

Cependant, derrière l’énergie déployée et l’enthousiasme palpable, des défis majeurs subsistent. Lydie Tonguino ne cache pas les difficultés financières auxquelles le programme fait face. Elle confie : « Nous allons lancer sûrement, si tout va bien, la 3e cohorte à 2025. Mais, là nous rencontrons beaucoup de défis, beaucoup de problèmes sur le plan financier cela rend compliqué la réalisation des activités. »

Ces obstacles ne freinent pourtant pas sa détermination, ni celle des participantes, qui continuent de tracer leur voie avec ténacité.

Un avenir prometteur à célébrer

Ce samedi, 14 décembre 2024, ce programme s’achèvera dans un hôtel de Conakry, où une cérémonie clôturera les activités de cette cohorte exceptionnelle. Entre rires, découvertes et apprentissages, « Une fille, un avenir » s’impose comme une plateforme essentielle pour redonner aux jeunes filles la confiance et les outils nécessaires pour construire leur avenir.

À Conakry, cette semaine a prouvé que même face aux défis, des initiatives comme celle-ci peuvent ouvrir des horizons nouveaux. Les jeunes filles guinéennes, avec le soutien de leurs mentors et pairs, écrivent déjà les premières lignes d’une histoire inspirante.

Ce programme a un impact profond sur l’émancipation des jeunes filles en Guinée, offrant à chacune d’elles une opportunité unique de se découvrir, de se former et de développer son potentiel. À travers des activités pratiques, des masterclass et des échanges d’expérience, les bénéficiaires acquièrent des compétences clés, renforcent leur confiance en elles et se préparent à assumer des rôles de leadership dans leurs communautés. Ce programme ne se contente pas de dispenser des savoirs, il façonne des femmes prêtes à prendre leur avenir en main, à briser les barrières et à impacter positivement la société.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info