En Guinée, notamment dans la région de Kankan, de nombreuses personnes porteuses du VIH/SIDA se battent quotidiennement pour vivre une vie normale. Pourtant, malgré leur désir ardent de mener une existence heureuse, elles sont confrontées à de nombreuses discriminations sociales, telles que l’abandon, le harcèlement, et parfois même la rupture de leur foyer en raison de leur statut sérologique. Face à cette réalité, la question se pose : est-il possible pour une personne vivant avec le VIH/SIDA de se marier et d’avoir des enfants en bonne santé ?
Pour apporter des éclaircissements sur ce sujet sensible, le correspondant de Laguinee.info basé à Kankan a rencontré Mme Doumbouya Sampou Mamy, responsable du Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA à l’hôpital régional de Kankan. Selon cette spécialiste, il n’est nullement une fatalité que les porteurs du VIH soient condamnés à une vie solitaire et sans enfants. Mais, précise-t-elle, un suivi médical rigoureux est indispensable.
« Une femme porteuse du VIH peut parfaitement concevoir un enfant, à condition d’être bien suivie, de prendre son traitement de manière régulière et d’arriver à supprimer la charge virale. Cela signifie que le virus est toujours présent, mais il devient indétectable dans le corps. Ainsi, elle peut se marier, concevoir et allaiter son bébé sans risquer sa santé », explique Mme Sampou Mamy.
Cette affirmation démontre les avancées de la médecine et des traitements antirétroviraux qui permettent aujourd’hui aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie presque normale, à condition de respecter scrupuleusement les prescriptions médicales. Selon Mme Sampou Mamy, le but du traitement est de permettre aux patients de vivre comme toute autre personne, sans que la maladie ne compromette leur quotidien.
Toutefois, la responsable du CTA de l’hôpital régional de Kankan met en garde contre l’irresponsabilité. « Si un patient ne suit pas les traitements correctement, c’est une mise en danger de soi-même et des autres. En se mariant ou en ayant des enfants sans prendre les médicaments correctement, on expose son conjoint et ses enfants à un risque inutile », avertit-elle.
Elle poursuit : « Ce n’est pas de la flatterie, mais toutes les femmes que nous suivons ici n’ont jamais signalé de problème de santé chez leurs enfants à la naissance. Nous assurons un suivi optimal pendant la grossesse et l’accouchement, et les sages-femmes offrent une assistance de qualité. Les enfants nés de ces mères ne sont donc pas contaminés par le virus. »
Mme Sampou Mamy rassure ainsi que la personne porteuse du VIH/SIDA, lorsqu’elle respecte les consignes médicales et prend ses traitements, peut envisager l’avenir sereinement, se marier et avoir des enfants sans risque de transmission du virus.
Le VIH/SIDA ne doit plus être perçu comme un obstacle insurmontable pour ceux qui en sont atteints. Si les patients suivent attentivement les conseils de leurs médecins et suivent leur traitement, ils peuvent vivre une vie épanouie, se marier, et fonder une famille sans craindre la transmission du virus à leurs enfants.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info