mercredi, décembre 11, 2024
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Bangouya : « Depuis le barrage Souapiti a été installé, les tremblements de terre sont devenus fréquents»

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Dans la nuit sombre et paisible du lundi 9 au mardi 10 décembre 2024, la sous-préfecture de Bangouya, située dans la préfecture de Kindia, a été brutalement arrachée à son sommeil. À 3h39, un tremblement de terre a secoué cette localité, laissant derrière lui des bâtiments fissurés et des habitants en état de choc. Heureusement, aucune perte humaine n’a été déplorée.

Un réveil brutal

Karamba, un habitant de Bangouya, se remémore cette nuit :   « Nous dormions paisiblement quand un bruit sourd nous a réveillés. Tout autour de moi tremblait : le lit, les murs, la maison entière. Pris de panique, je suis sorti précipitamment, et dehors, tout le monde s’était déjà regroupé. Les chiens aboyaient frénétiquement, comme s’ils ressentaient eux aussi la peur qui nous envahissait. »

Pendant près d’une minute et demie, la terre a grondé, semant l’effroi dans tous les quartiers de la sous-préfecture. Au matin, le bilan matériel était lourd : des maisons marquées par des fissures et des habitants encore sous le choc.

Un phénomène récurrent

Pour les habitants de Bangouya, ce n’est malheureusement pas un événement isolé. Un autre témoin, qui priait au moment du séisme, témoigne :  « C’est la 24e fois que la terre tremble ici. J’avais alerté les autorités après la 11e secousse, et des experts sont venus faire des analyses. Mais depuis, nous n’avons eu aucun retour, aucun rapport. »  

Le sentiment d’abandon est palpable. Les habitants, impuissants face à ce phénomène, cherchent des réponses.

Un lien suspecté avec le barrage de Souapiti

Pour beaucoup, l’origine de ces secousses ne fait aucun doute. Ils accusent le barrage hydroélectrique de Souapiti, situé à proximité, d’être à l’origine des tremblements de terre. Dans le district voisin de Damouya, un résident partage son inquiétude : « Depuis que ce barrage a été installé, les tremblements de terre sont devenus fréquents. Plusieurs maisons ont été endommagées, et les habitants vivent dans la peur constante. Nous n’avons nulle part où aller, et aucune solution ne semble être envisagée par les autorités. »  

Un appel au secours

Alors que les fissures sur les murs sont visibles et que la peur est ancrée dans les esprits, une question reste en suspens : que fait le gouvernement pour protéger ces populations vulnérables ? Bangouya, comme tant d’autres localités en Guinée, est en quête de réponses et de solutions concrètes pour mettre fin à cette série de catastrophes.

Mais en attendant que des mesures soient prises, les habitants, eux, continuent à vivre dans l’incertitude, les yeux rivés sur une terre qu’ils espèrent stable, au moins pour cette nuit.

De Kindia, Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info 

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