Alors que le gouvernement annonce un bilan provisoire de 56 morts, les organisations des droits humains et ONG évoquent des chiffres bien plus lourds : plus de 100 morts et une cinquantaine de disparus. Cette divergence suscite l’indignation et les interrogations au sein de l’opinion publique. En marge de l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel ce samedi 7 décembre 2024, Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce, s’est exprimé sur la nécessité d’établir la vérité.
« La guerre des chiffres doit cesser »
« Il y a déjà une guerre de chiffres, une bataille sur les chiffres. Quel chiffre faut-il retenir ? Les uns parlent de 56 morts, les autres annoncent 135 morts. Et la diaspora forestière va jusqu’à 300 morts. Qui croire ? », s’interroge Marc Yombouno. Pour lui, seule une enquête approfondie permettra d’éclairer les citoyens et de rendre justice aux victimes.
Les ONG présentes sur le terrain à N’Zérékoré ont effectué un décompte de 135 morts, bien loin des chiffres avancés par le gouvernement. Cette situation amplifie la confusion et nourrit la méfiance envers les institutions.
« Faire la lumière pour éviter de nouveaux drames »
Rappelant les événements tragiques du 28 septembre 2009, Marc Yombouno insiste sur l’urgence d’établir la vérité pour éviter que de tels épisodes ne se répètent. « Nous avons vécu le 28 septembre 2009. Aujourd’hui encore, nous avons le cas de N’Zérékoré. Faisons en sorte que la vérité soit établie pour que de tels cas ne se reproduisent plus dans notre pays », a-t-il déclaré avec fermeté.
Identifier les responsables
Au-delà du bilan humain, l’ancien ministre appelle à des investigations pour comprendre l’enchaînement des faits ayant conduit à cette tragédie. « Quels sont ceux qui ont organisé le tournoi ? Quels sont ceux qui ont financé ? Quels sont ceux qui ont fait la promotion ? Quels sont ceux qui ont agi ? Il faut faire la lumière sur toute la chaîne, tous les maillons de la chaîne », a-t-il exhorté.
Pour Marc Yombouno, chaque vie compte. « Même un seul mort, c’est un compatriote de moins, un citoyen de moins. C’est du sang qui a été versé. Même pour un seul mort, il faut faire la lumière ». Il appelle les autorités à faire preuve de transparence et à rendre justice aux victimes et à leurs familles.
Une urgence pour la cohésion nationale
Ce drame de N’Zérékoré, au-delà de ses conséquences immédiates, pose la question de la responsabilité et de la gestion des crises dans le pays. Pour beaucoup, faire la vérité sur cet événement est un test pour la crédibilité du gouvernement et la reconstruction de la confiance citoyenne. Les regards restent tournés vers les autorités, en attente d’actions concrètes.
Laguinee.info