Une affaire de malversation au goût amer
Le Général de Brigade Moussa Camara, Directeur Général des Douanes guinéennes, se retrouve dans une position plus que délicate. Placé sous mandat de dépôt ce samedi 7 décembre 2024, avec son adjoint et huit autres personnes, il est accusé de présumées malversations financières d’une ampleur inédite. Si la justice devra encore confirmer ou infirmer ces accusations, le simple fait qu’un tel dossier soit ouvert soulève déjà des interrogations sur l’état de la gouvernance douanière.
700 milliards de raisons de s’indigner
Selon les informations recueillies, cette affaire gravite autour d’un présumé détournement de 700 milliards de francs guinéens. Le parquet spécial de la Crief, qui ne semble pas disposé à prendre cette affaire à la légère, a énuméré une longue liste de charges : faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité.
Aly Touré, Procureur spécial, décrit un véritable système parallèle impliquant des agents des douanes et des transitaires. Ce réseau, selon ses propos, aurait contourné les procédures officielles via le recyclage de références FT pour siphonner des fonds publics. Les détails sont accablants, mais rappelons que chaque présumé est innocent jusqu’à preuve du contraire.
Une scène judiciaire tendue
Vendredi soir, après une longue audition au siège de la Crief, les dix prévenus ont été conduits à la maison centrale de Conakry. Selon les informations, parmi eux, deux femmes et huit hommes, dont le Général Camara et son adjoint. Cette scène rappelle à la fois la solennité et la gravité des charges qui pèsent sur eux.
Un test pour la transparence
Cette affaire est plus qu’un simple dossier judiciaire. Elle est devenue le symbole des attentes citoyennes face à une administration souvent accusée de lâcher prise sur la corruption. Les Guénéens veulent croire que les institutions judiciaires peuvent encore faire preuve d’indépendance et d’efficacité. Si le Général Camara venait à être blanchi, cela illustrerait l’importance de la présomption d’innocence et de procédures équitables. Dans le cas contraire, ce serait un signal fort contre l’impunité.
Pour l’instant, l’opinion publique est suspendue aux prochaines décisions de la justice. Cette attente, mêlée à une indignation montante, révèle une chose : les Guinéens ne sont plus disposés à tolérer les abus qui gangrènent leurs institutions.
Laguinee.info
Affaire à suivre…