Le Barreau de Guinée, représenté par son bâtonnier par intérim, Maître Kémoko Malick Diakité, a déposé une plainte officielle contre Abdou Latif Diallo, présenté comme journaliste, et Ibrahima Kalil Konaté, vice-président de l’ONG « Anti-Corruption Plus ». Ces derniers sont accusés de diffamation et de dénonciation calomnieuse suite à des affirmations liées à l’organisation des examens pour l’obtention du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA).
Accusations sur un décret controversé
Tout commence par une publication sur Facebook d’Abdou Latif Diallo. Ce dernier affirme que le Barreau de Guinée aurait utilisé un « faux décret » — le D/2008/037/PRG/SGG — pour organiser ces examens. Il soutient son propos par un constat réalisé par Maître Aly Marega, huissier de justice. Selon le document, ce décret n’aurait jamais été publié au Journal Officiel et serait introuvable dans les archives du Secrétariat Général du Gouvernement.
« Les responsables de cette grave et honteuse manipulation devraient être entendus et poursuivis pour falsification de documents publics, faux et usage de faux », déclare Abdou Latif Diallo dans sa publication. Il accuse également certains membres du Barreau d’être à l’origine de cette fraude.
Le Barreau dément fermement
Le Barreau réplique en soulignant l’existence des décrets 036 et 038 dans les archives officielles. De plus, le Barreau rappelle que la publication d’un décret au Journal Officiel incombe au Secrétariat du Gouvernement et non aux avocats.
Maître Kémoko Malick Diakité souligne également que l’absence de publication ne signifie pas automatiquement que le décret est faux. « Plusieurs textes juridiques, comme la loi sur la cybersécurité, ont été appliqués sans publication préalable », rappelle-t-il.
Une dénonciation précipitée
Ibrahima Kalil Konaté, vice-président de l’ONG « Anti-Corruption Plus », aurait également relayé ces accusations sans vérification préalable. Selon le Barreau, cette attitude reflète un manque de professionnalisme et un préjudice grave à leur réputation.
Un précédent pour la justice
Ce conflit soulève une question centrale : comment garantir la véracité des informations partagées sur les réseaux sociaux ? Cette affaire pourrait devenir un cas d’école sur les limites entre liberté d’expression et responsabilité juridique.
La justice est désormais saisie. Les regards sont tournés vers le Tribunal de Première Instance de Dixinn pour déterminer si les accusations portées sont fondées ou relèvent d’une campagne de diffamation.
affaire à suivre