Lors de son passage dans l’émission « Grand Angle » de la RTG, Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral, a exprimé des réserves sur la gestion de la transition en Guinée, en mettant un accent particulier sur l’évaluation des partis politiques.

« D’abord, nous avons bien apprécié cela. C’était une honte qu’on ait en Guinée un marché ou plus où on peut acheter un parti politique. Malheureusement, cela existait », a-t-il déclaré, saluant la fin de cette pratique qu’il juge déshonorante pour la politique guinéenne.

Un processus flou et des critères méconnus

Cependant, tout en reconnaissant la pertinence de l’initiative, Dr Milimono a souligné des lacunes dans la mise en œuvre de cette évaluation. Pour lui, les objectifs et les critères de ce processus restent flous : « Il était nécessaire qu’une évaluation soit faite. Sauf que, quand on parle d’évaluation, il faut que les objectifs soient clairs et que les critères soient connus. Si cela n’est pas fait, on rentre dans la confusion. Mais la façon dont l’évaluation se déroule, on ne sait pas quel est l’objectif derrière », a-t-il affirmé devant les journalistes présents sur le plateau.

« Il y a beaucoup de partis politiques qui ont été achetés cash. Nous, on a dénoncé cela par le passé. », a-t-il ajouté, avant de souligner la nécessité d’une démarche transparente.

Des incohérences relevées dans les résultats

Au fil de l’évaluation, le Bloc Libéral a constaté plusieurs incohérences dans les résultats fournis. Dr Milimono a cité des erreurs manifestes dans les informations enregistrées sur son parti : « Notre parti est de 2023. Quand on dit dans la fiche qui nous a été donnée que nous avons participé à trois élections sur six, je me dis qu’on ne parle pas de nous. Depuis qu’on existe, il n’y a eu que deux élections présidentielles. Nous avons participé à une, mais pas trois sur six. Il n’y a pas eu six élections ! », a-t-il expliqué.

Il a également relevé des erreurs concernant les élections législatives : « On nous dit que nous avons participé à deux élections législatives. Un autre mensonge. Je me suis demandé : est-ce que ce sont des informations du PDG-RDA qui a existé avant ma naissance ? »

Une absence de siège démentie

Dr Millimono a aussi fait part de son étonnement face à une information indiquant que le Bloc Libéral n’avait pas de siège. Pourtant, selon lui, la directrice de l’évaluation s’était personnellement rendue au siège du parti pour des constatations :« À notre grande surprise, on voit écrit dans la fiche que notre parti politique n’a pas de siège. Je réponds que notre parti a un siège ! », a-t-il insisté.

Une demande de transparence

Pour conclure, Dr Millimono a appelé à une plus grande clarté dans l’évaluation des partis politiques. « Si les règles et les critères ne sont pas bien définis, on risque de créer davantage de confusion et de décrédibiliser un processus pourtant nécessaire », a-t-il averti.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info