Trois jours après la Journée internationale de lutte contre le VIH/SIDA, prévue chaque année le 1er décembre, Mme Doumbouya Sampou, responsable du Centre de Traitement Ambulatoire (CTA) des personnes vivant avec le VIH à l’hôpital régional de Kankan, a dressé un bilan mitigé. Si des progrès sont notés, beaucoup reste à faire pour contrer la propagation du virus.
Une légère baisse des infections
Dans son bureau, ce mardi 3 décembre 2024, Mme Sampou s’est réjouie d’une baisse relative des infections dans la région :« Quand on parle aujourd’hui de l’évolution du SIDA à Kankan, nous dirons qu’il y a une baisse par rapport à l’année dernière. Cette année, il y a eu 545 nouvelles infections. Cela veut dire qu’il y a une réduction au niveau de l’infection du VIH. Parmi ces personnes infectées, il y a des enfants, des adultes, des femmes et des hommes. »
Une prise en charge sans discrimination
Concernant la prise en charge des patients, Mme Sampou a mis en avant l’engagement de son équipe : « Ce n’est pas parce qu’ils sont atteints du virus qu’on doit les discriminer. Ils sont comme les autres patients, il n’y a aucune différence entre eux et les autres. Ils sont régulièrement suivis chez nous et ils prennent gratuitement leurs traitements. »
Elle a également souligné l’importance de l’accompagnement moral des patients :« Nous avons des accompagnateurs psychosociaux, car il y a des malades qui sont psychologiquement affectés lorsqu’on leur annonce qu’ils sont atteints de la maladie. Certains, bien qu’habitués à vivre avec le virus, traversent des moments difficiles. Ces agents sont formés pour les soutenir psychologiquement. »
Les défis persistants
Malgré les efforts, le service fait face à plusieurs défis, comme l’explique Mme Sampou :« Nous rencontrons des difficultés, bien sûr, mais elles ne sont pas insurmontables. C’est humain de réagir avec déni quand on apprend une telle nouvelle. Certaines personnes, notamment des religieux, ne croient pas encore à l’existence de la maladie. Chez quelques adultes, nous avons des difficultés à les convaincre, car ils pensent que c’est seulement par l’adultère qu’on attrape le virus, alors qu’on peut l’attraper sans le savoir, même chez soi. »
Un appel au dépistage
Mme Sampou a terminé en lançant un appel à la population : « Venez vous faire dépister massivement. Chacun peut sensibiliser et encourager son prochain à venir. Il faut que la communauté s’implique à fond. Le VIH ne doit pas rester tabou. »
Une journée méconnue
Malgré l’importance de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, celle-ci est passée inaperçue à Kankan, comme l’année précédente. Ce silence met en lumière la nécessité d’un engagement plus fort pour sensibiliser la population.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info