samedi, avril 19, 2025
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Dr Faya Millimono : « Quand j’ai vu l’avant-projet de la nouvelle Constitution, j’étais déçu sur beaucoup d’aspects…»

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Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono, était l’invité de l’émission « Grand Angle » sur la RTG ce mardi. Dans une analyse critique, il a dénoncé les incohérences de la transition en cours et de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, tout en mettant en lumière les attentes déçues de la population.

Un appel au calme face à la tragédie de N’Zérékoré

Dès le début de l’émission, Dr Faya Millimono a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l’incident de N’Zérékoré et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a critiqué le manque de mesures sécuritaires : « La sécurité de nos citoyens doit être une priorité. Nous ne pouvons plus tolérer de telles tragédies. » Il a appelé la population au calme tout en rappelant l’importance de l’union nationale.

Une transition saluée, mais déviée

Rappelant l’atmosphère post-coup d’État de septembre 2021, Dr Millimono a souligné l’espoir initial : « Le 5 septembre, quand le CNRD est arrivé, c’était toute la Guinée qui était contente. Je crois que même le RPG, qui venait de voir son champion quitter le pouvoir, n’était pas trop mécontent. Je me souviens de notre première rencontre avec le CNRD : Saloum Cissé a pris la parole. Dans ce qu’il a dit, il n’était pas trop apparu qu’il était opposé à ce qui s’était passé. »

Cependant, il a exprimé son inquiétude face aux promesses non tenues, notamment le référendum constitutionnel annoncé pour 2024. «On nous a promis une nouvelle Constitution, elle dure trop, elle coûte trop cher. Pourtant, le président avait indiqué à la fin de 2023 que nous aurions le référendum en 2024. Est-ce que nous l’avons eu en 2024 ? Nous ne pouvons pas l’avoir cette année. Nous n’avons même pas le projet d’abord, c’est juste l’avant-projet qui circule à travers le pays. »

 Des institutions floues et un coût excessif

Selon Dr Millimono, l’avant-projet de Constitution présente des lacunes majeures. « Quand j’ai vu l’avant-projet, j’étais déçu sur beaucoup d’aspects. Même si on est en train de dépenser beaucoup d’argent pour vulgariser cet avant-projet, l’indépendance des institutions y reste floue. Quand le Président de la République nomme une partie du Sénat, peut-on parler d’indépendance ? » a-t-il interrogé.

Il a également souligné l’importance de réformes profondes pour marquer une rupture avec les pratiques anciennes : « Si le passage du CNRD doit avoir un sens, il faut des réformes institutionnelles qui nous laissent quelque chose de différent de ce que nous avions l’habitude de critiquer. Aujourd’hui, beaucoup de ministères sont encore logés dans des bâtiments privés. Regardez notre administration : beaucoup de nos ministères sont dans des édifices privés. C’est inadmissible. »

Une Assemblée nationale mal structurée

Dr Faya Millimono a aussi pointé du doigt les incohérences dans la représentativité des circonscriptions à l’Assemblée nationale : « Revenons sur l’Assemblée nationale : elle a toujours été mal construite dans notre pays. Lorsque vous prenez une circonscription comme Labé, elle n’est pas comparable à Tougué par exemple en termes de population. L’égalité en droits et en devoirs commence par la représentativité. Cela veut dire quoi ? Si Labé est deux fois Tougué, Labé devait être représenté deux fois à l’Assemblée par rapport à Tougué. »

Il a poursuivi : « Si à Labé, il y a 500 000 personnes, on leur fait représenter par une personne, et à Kaloum, qui a été crédité de 60 000 habitants, on les représente par… Mais c’est une insulte à Labé, à N’Zérékoré, etc. Nous avons fait des propositions dans ce sens-là pour que cette situation soit gérée. »

Une réforme attendue

Le leader du Bloc Libéral a appelé à une réorientation des priorités de la transition. Pour lui, seule une approche transparente et réformiste pourra répondre aux attentes de la population.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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