Dans l’après-midi de ce mardi 3 décembre 2024, une scène inhabituelle s’est déroulée dans les stations-service de la ville de Labé. La propagation rapide d’une rumeur évoquant une pénurie imminente de carburant a provoqué une véritable ruée des automobilistes et motocyclistes vers les points de vente.
Dès 13h, l’agitation a commencé à monter. Des files interminables de véhicules se sont formées devant les stations d’essence, tandis que des citoyens, visiblement inquiets, tentaient de remplir leurs réservoirs avant une éventuelle rupture de stock. L’effervescence était manifeste, reflétant l’anxiété croissante des habitants face à cette situation imprévue.
Sur le marché noir, les prix du carburant ont immédiatement grimpé, atteignant des sommets. Saliou Bah, un usager de la route, raconte : « Oui, effectivement, dès 13 heures, les vendeurs d’essence opérant sur le marché noir ont fermé leurs établissements, provoquant une vague de panique parmi les usagers. Face à cette situation, de nombreux citoyens se sont précipités vers les stations-service dans l’espoir d’y trouver de l’essence. Pour ma part, je venais de quitter Pounthioun et, en arrivant au rond-point de Tinkisso, j’ai décidé de me renseigner sur le prix du litre d’essence au marché noir. On m’a informé que si je souhaitais en obtenir, il me fallait débourser la somme de 15 mille francs guinéens par litre. Mais où allons-nous dans ce pays ? C’est véritablement déroutant et navrant de constater une telle situation. Si les autorités ne prennent pas les mesures nécessaires pour remédier à ce problème, notre pays pourrait se retrouver en danger. Franchement, je suis très en colère aujourd’hui et les autorités doivent communiquer sur cette situation. »
Un autre citoyen présent sur les lieux, Amadou Diallo, partage son expérience :« J’étais à la station-service de Safatou quand la nouvelle a commencé à circuler. En quelques minutes, tout le monde était là. Certains n’avaient même pas besoin d’essence, mais la peur de manquer les a poussés à venir. Le litre se vendait encore à 10 000 francs, mais j’ai entendu dire que sur le marché noir, il avait déjà atteint 18 000 francs. C’est un véritable chaos. Les autorités doivent agir vite pour calmer les choses. »
Une flambée des prix sur le marché noir
Au cours de l’après-midi, le litre de carburant sur le marché noir à Labé se négociait entre 15 000 et 20 000 francs guinéens. Cette hausse brutale des prix a accentué la colère des citoyens, qui dénoncent une gestion chaotique et l’absence de communication des autorités sur la situation. Dans les stations-service, la tension montait, certains clients exprimant leur frustration face à l’éventualité d’une pénurie.
Fatoumata Binta, une commerçante, explique les difficultés rencontrées : « Avec cette situation, mes dépenses ont augmenté. Je dépends de ma moto pour aller chercher mes marchandises, mais avec ces prix, je ne sais pas comment je vais faire. Les autorités doivent nous aider à sortir de cette crise. »
Une situation appelant des mesures urgentes
La ruée vers les stations d’essence révèle une nouvelle fois la fragilité de l’approvisionnement en carburant en Guinée et l’impact des rumeurs sur les comportements des citoyens. Si aucune mesure n’est prise pour clarifier la situation, la panique risque de s’intensifier, aggravant les tensions sociales.
De Labé, Thierno Nouhou Baldé, pour Laguinee.info.