La ville de N’zérékoré est en deuil après un incident meurtrier survenu lors de la finale du tournoi doté Mamady Doumbouya, opposant Labé à N’zérékoré, le dimanche 1er décembre 2024. Ce drame a coûté la vie à 56 personnes et fait de nombreux blessés, y compris des mineurs. La tragédie a suscité une vague de réactions à travers le pays, et les critiques pleuvent sur les organisateurs et les autorités.
« Un regret aujourd’hui » : les mots de Namaragni Djanfatignè
À Kankan, l’emblématique Simbo Famadou Traoré, connu sous le nom de Namaragni Djanfatignè, a exprimé sa profonde tristesse et dénoncé la gestion de l’événement.
« D’abord, je présente mes condoléances aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. C’est un regret aujourd’hui », a-t-il déclaré avant de pointer du doigt les dérives des mouvements de soutien au président Mamady Doumbouya.
« Les mouvements de soutien doivent cesser »
Namaragni a rappelé avoir mis en garde contre les rassemblements politisés, qui, selon lui, ont détourné le président de sa mission initiale: « J’ai dit que le général Mamady Doumbouya nous avait assuré au début qu’il ne voulait pas de soutien. Mais les Guinéens, que je connais bien, vont le trahir comme ils ont trompé Alpha Condé. Il n’avait pas besoin de ça. Dès qu’un responsable cherche la masse, il devient politique. Pourtant, le CNRD n’était pas censé être politique. Ils auraient pu organiser les élections et partir. »
Des responsabilités claires selon Namaragni
Pour lui, le gouvernement et les organisateurs sont les principaux coupables de ce drame: « Les vrais responsables, ce sont ceux qui ont organisé le match et ceux qui soutiennent ces mouvements, y compris les autorités présentes sur place. Il y avait des ministres, des préfets et des gouverneurs. Si on ne dit pas la vérité, c’est qu’on préfère mourir dans le mensonge. »
Appel à des élections immédiates
Namaragni exhorte le président Doumbouya à mettre un terme aux mouvements de soutien et à organiser des élections pour éviter d’aggraver la situation: « Ce que je demande au président, c’est d’arrêter ces mouvements, d’organiser les élections et de partir. Les gens ne l’aiment pas, ils l’ont trompé, et il a échoué. Je l’avais prévenu, et je continue de le prévenir. »
Une justice absente ?
Interrogé sur la justice guinéenne, il a répondu avec amertume : « Quelle justice ? Il n’y a pas de justice en Guinée. Pourquoi les conflits perdurent ? Parce que les responsables refusent de respecter la loi. La justice est morte dans ce pays. S’il y avait une vraie justice, la Guinée avancerait. »
Appel au calme des familles
Pour conclure, le sage de Kankan a invité les familles des victimes à la retenue:« Je demande à tous les parents des victimes de se calmer et de prendre leur mal en patience pour que la paix règne en Guinée. »
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info