Le Bloc Liberal dénonce un climat de terreur
Ce samedi, au siège du Bloc Libéral Dr Faya Millimono a pris la parole devant la presse pour dénoncer l’insécurité grandissante en Guinée. Face à la recrudescence des enlèvements, des viols et des accidents de la circulation, le président du parti a exprimé avec force son indignation. « Le Guinéen a peur. Le mot n’est pas fort de dire que les Guinéens ont peur. »
Pour lui, cette peur omniprésente est le résultat d’un système défaillant où l’État semble absent. « Le Guinéen a peur aujourd’hui d’être enlevé au sortir d’un hôtel, d’être enlevé au sortir d’une mosquée, d’être enlevé au sortir d’une école, d’être enlevé au sortir d’une église. »
Une transition qui déraille
Dans son discours, Dr Faya Millimono a pointé du doigt une transition qui, selon lui, s’éloigne dangereusement des principes de la Charte. « Ce que les Guinéens vivent donc depuis quelques mois est aux antipodes de ce que prévoit la Charte qui nous gouverne aujourd’hui. »
Il appelle les autorités à prendre conscience des réalités du terrain : « Il faut le marteler pour que l’autorité qui nous dirige comprenne que beaucoup de choses sont en train de se passer. C’est certes que nous apprécions, mais aussi longtemps qu’on ne fait pas de la sécurité du Guinéen, de la protection de l’intégrité physique, morale, et mentale des Guinéens, on fait très peu ou presque rien. »
Des enfants en danger dans les écoles
Le président du Bloc Liberal n’a pas caché son désarroi face à la situation des enfants guinéens, particulièrement exposés aux violences. « Le Guinéen a peur d’être enlevé à tout endroit aujourd’hui. Il a peur même de voir son enfant le quitter le matin pour l’école parce qu’on peut bien l’appeler pour dire qu’on a trouvé votre enfant dans les toilettes de l’école violé, étranglé. »
Ces propos illustrent une réalité glaçante qui, selon lui, nécessite une action immédiate des autorités de la transition.
Un «carnage» routier ignoré par l’État
Au-delà des enlèvements, Dr Faya Millimono a également fustigé l’irresponsabilité de l’État face à l’augmentation des accidents de la route. « Le Guinéen a peur sur les routes. On a l’impression que l’État n’existe pas. Que n’importe qui peut prendre la voiture ou un engin roulant, rouler à la vitesse qu’il veut et comme il veut. La conséquence, c’est des centaines qui perdent la vie toutes les semaines sur nos routes. »
Dans ce contexte, il estime que l’inaction des autorités face à cette hécatombe routière est inacceptable.
« C’en est trop ! » : un appel à l’action
Dr Faya Millimono conclut son intervention par une mise en garde contre les conséquences de l’immobilisme. « Le Guinéen a peur. Il a peur d’être agressé pendant qu’il dort. Il a peur et surtout, peur d’être appelé un matin pour être invité à un hôpital, dans une morgue, pour constater la mort soit de son mari, de son enfant. Ç’en est trop. Il faut que quelque chose soit fait. »
Avec des mots lourds de sens, le président du Bloc Liberal interpelle les autorités, mais aussi l’ensemble des citoyens, sur l’urgence d’agir pour restaurer un minimum de sécurité et de dignité en Guinée.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info