Ce jeudi 27 novembre 2024, trois présumés auteurs impliqués dans le meurtre d’un jeune homme de 23 ans, Senkoun Camara, ont été présentés à la presse dans les locaux de la gendarmerie territoriale. Ce drame, survenu dans un contexte de rivalité entre clans scolaires, a ému la population et soulevé des inquiétudes sur la sécurité en milieu éducatif.
Un affrontement tragique en milieu scolaire
Selon le capitaine Mamadou Abdoulaye Diallo, chargé de l’enquête, l’incident a commencé par une bagarre signalée au collège Samory Touré: « C’est dans la journée du mercredi 20 novembre 2024, étant à l’unité, que nous avons été informés par des tiers qu’il y avait une bagarre entre élèves du collège Samory Touré de Kankan, avec des blessés. Aussitôt, une équipe a été déployée sur les lieux. Arrivés, nous avons trouvé plusieurs jeunes élèves hostiles, se lançant des pierres. Les meneurs ont été ciblés et interpellés, et les blessés transportés à l’hôpital pour des soins d’urgence. Fort malheureusement, parmi les blessés, le jeune Senkoun Camara a succombé à ses blessures, suite à un coup de couteau reçu du côté droit des côtes par son bourreau, le nommé Moussa Keita, élève de la 10ᵉ année. »
Les enquêtes ont révélé que ce meurtre était lié à une rivalité entre deux clans.
La genèse du conflit
Le procureur du tribunal de première instance (TPI) de Kankan, Marwane Baldé, a expliqué les origines de ce drame :
« L’objet de ce point de presse est relatif à la commission d’une infraction à la loi pénale, notamment un meurtre en milieu scolaire. Une bagarre a éclaté entre deux groupes de jeunes, tous citoyens de Kankan, appartenant à différents établissements scolaires, notamment le lycée Almamy Samory Touré et le collège Alpha Yaya Diallo. Dans la nuit du 19 novembre 2024, nous avons été informés qu’une altercation avait eu lieu devant une boîte de nuit appelée Baronne. Le premier groupe, vaincu lors de cet affrontement, a cherché à se venger le lendemain 20 novembre. Ils ont alors procédé à l’identification des membres du clan rival, présents dans plusieurs écoles. »
Le procureur a détaillé le déroulement des faits : « C’est dans cette circonstance qu’ils se sont rendus au collège Samory Touré, à la recherche de leurs adversaires. Pendant l’affrontement, la victime, Senkoun Camara, a été identifiée, pourchassée et poignardée par le groupe, composé d’élèves, de mécaniciens et d’autres jeunes. Une arme blanche a été utilisée pour porter un coup fatal à la partie gauche du corps de la victime. Malgré l’intervention des services de santé, il n’a pas survécu à l’hémorragie. »
Les suspects identifiés et arrêtés
Parmi les trois suspects présentés, Moussa Camara est désigné comme l’auteur principal, tandis que Sidiki Traoré et Aly Keita sont accusés de complicité.
« Il ressort donc qu’il existe plusieurs raisons plausibles de présumer que les sieurs Moussa Keita et Aly Keita pourraient être poursuivis pour des faits de meurtre et de complicité de meurtre », a affirmé le capitaine Mamadou Abdoulaye Diallo.
Les suspects seront déférés devant la justice dans les prochains jours.
Un appel à la responsabilité des parents et enseignants
Profitant de cette occasion, les autorités ont lancé un appel à la vigilance des parents et enseignants.
« C’est le moment et le lieu pour nous d’interpeller les parents d’élèves, mais aussi les professeurs et enseignants, afin qu’ils veillent aux comportements des élèves. Nous leur demandons de nous informer le plus tôt possible s’ils constatent des comportements défaillants qu’ils ne peuvent pas gérer, afin d’éviter un tel drame », a exhorté le capitaine Diallo.
Une justice exemplaire promise
Le procureur Marwane Baldé a promis des sanctions sévères pour les auteurs de cet acte, afin de dissuader d’autres violences en milieu scolaire : « Je tiens à préciser que la justice sera faite et que droit sera dit dans cette procédure. Nous demanderons la peine la plus élevée pour dissuader les éventuels candidats à ces violences en milieu scolaire. Nous allons étouffer toute volonté de constitution ou de composition de clans par le ressort judiciaire de Kankan. »
Ce drame met en lumière l’urgence de renforcer la sécurité et de sensibiliser les élèves à la non-violence.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour LaGuinée.info