Les contestations autour de l’affaire Phala Phala continuent de secouer l’Afrique du Sud. Les Combattants de la liberté économique (EFF) et le Mouvement pour la transformation de l’Afrique (ATM) maintiennent la pression sur le président Cyril Ramaphosa, exigeant une enquête approfondie sur l’origine des fonds trouvés dans sa ferme privée en 2022.
Un climat de méfiance persistant
Depuis le scandale de juin 2022, où plus d’un demi-million de dollars ont été découverts à Phala Phala, la ferme privée du président, les opposants ne décolèrent pas. «Tout ce que nous demandons, c’est que le président n’abuse pas de son pouvoir comme l’a fait Jacob Zuma à Nkandla, sa résidence privée. Nous voulons qu’il explique d’où provient l’argent découvert à Phala Phala. L’ANC utilise toujours sa majorité au Parlement pour se protéger mutuellement», accuse un partisan des mouvements contestataires, mentionné par africanews.com.
La justice sous pression
En novembre, la haute cour de justice s’était engagée à rouvrir ce dossier sensible, mais les délais de la Cour constitutionnelle, souvent longs, ajoutent à l’impatience générale. Julius Malema, leader de l’EFF, affiche une détermination sans faille :
«Nous sommes ici pour demander des comptes à l’exécutif. L’ANC est allé au tribunal pour défendre la corruption, pour défendre un homme qui n’a même pas nié qu’il y avait de l’argent dans sa ferme. Camarades, nous allons gagner ce procès contre le président Cyril Ramaphosa. Nous le ramènerons au Parlement et lancerons une procédure de destitution, car l’ANC a utilisé sa majorité de manière inconstitutionnelle»
Une situation politique sous tension
Les appels à la reprise des procédures de destitution inquiètent les soutiens de Ramaphosa, qui a été réélu en juin dernier avec l’appui de partenaires de coalition. Toutefois, l’affaire Phala Phala menace cet équilibre fragile. «Une destitution, si elle est relancée, pourrait ébranler la majorité actuelle et fragiliser davantage le président», selon un analyste politique local, cité par notre source.
Et maintenant ?
Alors que le pays attend la décision de la Cour constitutionnelle, les manifestations se multiplient, plongeant le gouvernement dans un climat d’instabilité. Les mouvements d’opposition rappellent que cette affaire dépasse le cadre juridique : elle cristallise les frustrations autour de la gestion de la corruption en Afrique du Sud.
Le président Ramaphosa pourra-t-il surmonter cette épreuve ou l’ANC verra-t-elle sa majorité vaciller sous la pression populaire ? Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir politique du pays.