Le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kindia accueille actuellement un procès retentissant. Trois accusés, Aboubacar Camara, René Loua alias Gaalé, et Alpha Bangoura, sont jugés pour une série d’attaques armées ayant marqué la commune urbaine de Kindia. Ces crimes, commis avec une brutalité choquante, ont coûté la vie à un gendarme et à un enseignant contractuel, suscitant une indignation générale.
Des crimes qui ont ébranlé Kindia
Dans la nuit du 16 au 17 février 2023, une attaque sanglante à la station Shell de Bhalebowal a coûté la vie au gendarme N’Fanly Kourouma. Plus de 190 millions de francs guinéens ont été emportés. Quelques mois plus tard, le 13 juillet, une autre agression tragique a secoué le quartier Thierno Djibya. Un enseignant contractuel, père de six enfants, a été abattu dans sa boutique Orange Money. La colère populaire qui s’en est suivie a mené à l’exécution sommaire par immolation de l’un des présumés assaillants.
Outre ces faits, les accusés sont également impliqués dans d’autres braquages à Friaguiagbé et Yéolé, où des sommes considérables ont été dérobées : respectivement 10 millions de francs guinéens et 300 millions de francs avec 600 dollars américains.
Un procès sous haute tension
Le procès, largement suivi par les habitants, met en lumière les incohérences des accusés. Initialement, ces derniers avaient reconnu les faits durant l’enquête préliminaire avant de se rétracter devant le juge. Leur stratégie de défense repose désormais sur une négation totale.
Jean Pierre Tolno, substitut du procureur, est inflexible : « Les accusés font face à plusieurs charges : vol à main armée, association de malfaiteurs, détention et consommation de chanvre indien, complicité, enlèvement et séquestration. Cependant, les preuves sont là. Nous veillerons à ce que justice soit faite et que les droits des victimes soient rétablis. »
La partie civile, représentée par Joël Francis Kolié, réclame également des réponses. Pour lui, ce procès est une opportunité de restaurer la confiance dans la justice et de rendre hommage à la mémoire des victimes.
Le poids des preuves et des attentes
Si les débats s’annoncent complexes, les habitants de Kindia attendent avec impatience un verdict à la hauteur des souffrances subies. Le procès interroge non seulement sur la sécurité dans la région, mais aussi sur la capacité des institutions à rétablir l’ordre.
L’issue de ce procès pourrait bien être un tournant pour Kindia, où les actes de violence armée laissent encore des cicatrices profondes.
De Kindia, Joël Francis Kolié, pour Laguinee.info