Fin de cavale pour Faya Millimouno, principal suspect de l’attaque violente d’un couple en provenance de Kintigna. La police de Kissidougou, appuyée par une communauté mobilisée, a réussi à le mettre hors d’état de nuire, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé sur place.

Une attaque brutale en pleine nuit  

Le samedi 9 novembre 2024, aux environs de minuit, un couple rentrant de la zone aurifère de Kintigna (Siguiri) a été violemment attaqué. L’assaillant, armé d’un fusil artisanal, a tiré à deux reprises sur les victimes avant de les dépouiller de leurs biens, y compris une moto. Les conjoints, grièvement blessés, ont été transportés à l’hôpital.

Face à cet acte odieux, les forces de l’ordre ont immédiatement déployé leurs équipes. « Depuis le jour de l’attaque, les services du BAC 25 et la police sont déployés dans la zone pour couvrir Gbamgbadou et le carrefour Banankorodala », a expliqué le commissaire central, Balla Kourouma, lors d’un point de presse tenu le 16 novembre 2024.

Une enquête complexe mais fructueuse

Grâce à des informations obtenues auprès des habitants, la police a interpellé un premier suspect dès le mardi 12 novembre. « C’est grâce à la bonne collaboration de la communauté que nous avons commencé à recevoir des renseignements exploitables. Ces informations nous ont permis d’interpeller un premier élément« , a précisé le commissaire.

Lors de son arrestation, le suspect était en possession d’une moto suspecte. « La victime nous avait remis une carte grise. Après comparaison, nous avons constaté que les numéros de châssis ne correspondaient pas. Cependant, ce qui a retenu notre attention, ce sont trois traces suspectes sur le capot de la moto », a détaillé Balla Kourouma.

Ces anomalies ont poussé les enquêteurs à approfondir leurs investigations. Mis sous pression, le suspect a fini par craquer : « Il nous a avoué qu’il y avait eu un changement du cadre de la moto et nous a conduits au mécanicien qui a effectué le travail. Ce dernier, pris au piège, a immédiatement reconnu les faits. »

Une piste qui mène au coupable principal  

Le mécanicien, interpellé pour complicité, a permis de remonter jusqu’à Faya Millimouno, marié et père d’un enfant, résidant à Gbènikoro dans Gbamgbadou. Sur ses indications, l’arme du crime a été retrouvée dans le même village.

« Nous avons ramené le cadre modifié au commissariat pour une seconde vérification. Après comparaison, les châssis ont directement concordé. C’est à ce moment que le premier suspect a avoué le crime et révélé où se trouvait l’arme du crime », a relaté le commissaire Kourouma.

Appel à la vigilance et à la collaboration  

Dans un ton ferme, Balla Kourouma a remercié la communauté pour son soutien. « Au nom de toutes les autorités, je remercie toutes nos bonnes sources d’information qui ont permis d’interpeller ce bandit qui n’a que trop fait. Je demande à la population de développer la culture du bon voisinage et de communiquer avec les forces de l’ordre. C’est seulement en communiquant que nous pourrons nous débarrasser de ce genre d’individus. »  

Le commissaire a également souligné le rôle douteux du mécanicien : « Le mécanicien a été interpellé parce qu’il a fait ce travail chez lui au lieu de le faire au garage. Cela donne l’air d’une complicité. »  

Une victoire contre le crime, mais à quel prix ?  

Aujourd’hui, les victimes sont toujours en soins intensifs à l’hôpital, tandis que la moto volée et l’arme du crime sont entre les mains de la police. Cette arrestation marque un tournant dans la lutte contre l’insécurité à Kissidougou.

Avec une efficacité redoutable et une communauté vigilante, la police a prouvé que, même face à la ruse des criminels, la justice finit toujours par triompher. Mais à quel point faut-il rappeler aux citoyens que la sécurité collective passe par leur collaboration ?

De Kissidougou, Oumar Leno, pour Laguinee.info