samedi, novembre 16, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Coupe du bois : les menuisiers face à une reprise compliquée  

À LIRE AUSSI

spot_img

La levée de l’interdiction sur l’exploitation du bois en Guinée suscite des espoirs chez les acteurs du secteur. Pourtant, entre flambée des prix et complexité administrative, les menuisiers peinent toujours à s’approvisionner et à relancer leurs activités.  

Une levée bien accueillie  

Rencontré à la T10, Mohamed Keïta, menuisier expérimenté, se réjouit de la reprise de l’exploitation du bois après plusieurs mois d’interdiction. Toutefois, il déplore les conséquences qu’a eues cette mesure sur son activité :

« Le marché était très faible. Parce que si tu n’as pas le matériel, tu ne peux pas produire. C’est si on a l’argent qu’on achète et stocke. Ainsi, s’il y a interdiction, c’est ce qu’on utilise pour continuer à travailler. »  

Pour de nombreux artisans, cette période de suspension a bouleversé le marché. Les prix du bois ont grimpé, réduisant l’accès à la matière première.

« Quand l’exploitation du bois n’était pas interdite, on vendait le bois à 1 million. Et parfois 950 mille par connaissance. Mais durant cette période d’interdiction, le bois est vendu à 1 million 250 mille au maximum, » explique Mohamed Keïta.

Des freins persistants  

Malgré l’autorisation de reprendre l’exploitation, les acteurs de la chaîne bûcherons, grossistes et menuisiers rencontrent encore des obstacles majeurs. L’obtention des permis d’exploitation se révèle un casse-tête administratif et financier.

« On doit recevoir du bois de notre fournisseur. Mais le problème de dossiers empêche le trafic, au risque de travailler pour les policiers, », regrette Mohamed Keïta.  Ces complications ralentissent considérablement le retour à une activité normale, aggravant les difficultés des menuisiers qui peinent à satisfaire leurs clients.

Appel des menuisiers aux autorités  

Face à cette situation, Mohamed Keïta lance un appel pressant aux autorités pour alléger les procédures administratives et réduire les coûts des documents requis pour l’exploitation: « Nous demandons à l’État de diminuer le prix des papiers pour l’exploitation. Parce que plus le papier est cher, plus on souffre lors de l’achat. Les grossistes, eux, ne perdent jamais, » souligne-t-il.

En effet, les coûts élevés des documents affectent directement les menuisiers, sans pour autant impacter les bénéfices des grossistes.

Un usage strictement local  

Bien que la coupe et l’exploitation du bois soient désormais autorisées, cette reprise reste encadrée. Les autorités ont limité l’usage du bois au marché local, interdisant toute exportation.

La levée de l’interdiction était attendue et saluée par les acteurs du secteur. Cependant, sans une réduction des coûts administratifs et un meilleur accès aux matières premières, les difficultés des menuisiers pourraient perdurer. Mohamed Keïta, comme beaucoup de ses confrères, espère des mesures concrètes de la part des autorités pour relancer véritablement ce secteur vital.

 

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS