vendredi, novembre 15, 2024
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Prière des anciens ministres pour le président : «une stratégie pour échapper à leurs passifs», selon Aliou Bah

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Ce vendredi 15 novembre 2024, un groupe d’anciens hauts cadres et ministres, écartés des affaires, s’est rassemblé à la grande mosquée Fayçal. Leur mission : prier pour le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, et pour la paix en Guinée. Cette initiative, bien qu’inédite dans son approche, suscite des débats houleux sur son réel objectif et ses implications pour la scène politique nationale.

Un acte spirituel ou un calcul politique 

Ce rassemblement est perçu par certains comme un acte de foi, mais d’autres y voient une manœuvre politique. Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral, n’a pas tardé à réagir sur son compte Facebook en exprimant son indignation face à ce type d’initiative. Il a critiqué sévèrement l’organisation de ces anciens ministres et hauts cadres :

« Si ailleurs les anciens ministres et hauts cadres de l’administration, après l’exercice de leur fonction, se reconvertissent dans les professions libérales ou reviennent dignement à leurs métiers d’origine, dans notre pays ils s’organisent en association/collectif de propagandistes, d’opportunistes et de soutien. »

Pour Aliou Bah, plutôt que de chercher une reconversion dans des domaines comme le conseil ou l’enseignement, ces anciens responsables préfèrent se recycler dans la politique, dans l’espoir de retrouver des postes dans un gouvernement dont ils ont été écartés.

Une tentative de réhabilitation politique ?

Aliou Bah va plus loin et dénonce un calcul de la part de ces anciens cadres. Selon lui, ces prières ne sont qu’une façade pour des ambitions politiques cachées :  « Avec des faux arguments de loyauté et divinité du genre ‘merci au président-roi soleil’ ‘nous ferons des prières en faveur du chef et de la paix’, ils espèrent ainsi se garantir une impunité suite à leurs passifs de gestion, et aussi attirer de nouveau une attention favorable du signataire des décrets et distributeur des privilèges. »

Dans ses propos, Aliou Bah accuse ces anciens responsables de chercher à se protéger de leur passé controversé tout en tentant d’obtenir des privilèges en se rapprochant du pouvoir en place.

Une critique acerbe du manque de dignité

Il va encore plus loin en qualifiant cette démarche de manque total de morale :

« Décidément, par le fait de certaines personnes d’une bassesse sans limites, notre pays devient de plus en plus un cimetière de la morale et de la dignité. »

Avec cette phrase, Aliou Bah exprime son ras-le-bol face à ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation de la religion et de la politique pour des intérêts personnels.

Un symptôme d’un mal plus profond

Ce rassemblement soulève des questions sur la place des anciens responsables dans la société guinéenne. Alors que dans d’autres pays, ces derniers se reconvertissent dans des activités professionnelles dignes, la Guinée semble voir une politisation excessive même des actions spirituelles.

Une réflexion sur l’avenir

La réaction publique face à cet événement est partagée entre moquerie, indignation et soutien. Mais au-delà de l’initiative en elle-même, cette situation met en lumière un problème plus large : la manière dont les anciens responsables abordent leur avenir et leur réinsertion dans la société. Doivent-ils se contenter de gestes symboliques, ou devraient-ils assumer des rôles plus significatifs dans la reconstruction du pays ?

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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