Sous la menace de nouvelles sanctions, l’Union des Forces Républicaines (UFR), le parti de l’ancien premier ministre Sidya Touré, a trois mois pour se conformer aux exigences imposées par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Cette mise sous observation, consécutive à l’évaluation des partis politiques, suscite inquiétude et contestation au sein de l’UFR, face à ce qu’ils considèrent comme des conditions difficiles à remplir.
Une mise sous observation lourde de conséquences
Classé avec le RPG arc-en-ciel et l’UFDG dans la catégorie des partis sous observation, l’UFR doit régulariser treize manquements sous peine de suspension. « Pour un premier départ, les documents qui nous manquaient, il n’y avait pas grand-chose. C’étaient les signatures, les documents non paraphés », explique Mouctar Kalissa, secrétaire national des jeunes républicains de l’UFR, chez Africaguinee.com.
Cependant, malgré la mise à jour de ces documents, de nouvelles exigences sont venues compliquer la situation. « Mais cette fois-ci, ce n’était pas moi qui suis allé, c’est le secrétaire permanent du parti. Mais arrivé là encore, imaginez-vous, on nous parle d’autres éléments où on ne sait même pas comment est-ce qu’il faut pour en avoir tout ça », ajoute Kalissa, soulevant des doutes sur l’objectif réel de cette évaluation.
Exigences financières et administratives en question
Parmi les exigences controversées, le MATD réclame un reçu de 800 millions de GNF, correspondant à la candidature de Sidya Touré à la présidentielle de 2015. En outre, il demande une liste de donateurs signée et certifiée, ainsi que des comptes bancaires validés par un cabinet. Pour Kalissa, ces exigences soulèvent des interrogations : « Est-ce qu’on est dans une situation politique maintenant là ? Ou bien on est dans une situation où il faut écraser tout devant soi pour être le roi des rois ? »
Des questionnements face à une situation tendue
Au sein de l’UFR, on se demande si cette évaluation ne vise pas à fragiliser les grandes formations politiques au profit d’autres entités. « Quel est le but réel de cette évaluation ? Est-ce que ce n’est pas une manière d’écraser les grandes formations politiques au profit de quelque chose ? » s’interroge Kalissa, mettant en avant une perception de pression politique.
L’UFR, comme d’autres partis sous observation, dispose de trois mois pour se conformer aux exigences. Au-delà des aspects administratifs, cette période suscite des réflexions sur la liberté des partis politiques face à des régulations perçues comme restrictives. La question reste posée : jusqu’où ira cette évaluation, et quelle en sera l’issue pour l’avenir politique de ces formations ?
La rédaction de Laguinee.info