Malgré le recrutement de 10 000 enseignants contractuels par les autorités de transition, certaines zones rurales de Guinée continuent de souffrir de graves pénuries dans le secteur éducatif. C’est le cas de la commune rurale de Pilimini, située à plus de 60 kilomètres de Koubia. Avec ses 16 districts et plus de 32 000 habitants, cette localité fait face à un manque d’enseignants, une situation qui inquiète profondément les responsables locaux.
Un appel à l’aide des autorités locales
Le président de la délégation spéciale de Pilimini, Mamadou Saliou Baldé, a fait part de ses préoccupations lors d’une interview accordée à Laguinee.info. Il a exhorté les autorités en charge de la transition à prendre des mesures rapides et efficaces pour combler le vide laissé par l’absence d’enseignants dans les écoles de la région.
« Il y a 16 districts. Les secteurs dans ces différents districts ont des écoles, mais il y a peu d’enseignants qui travaillent pour l’État », explique Mamadou Saliou Baldé, soulignant la gravité de la situation. « Concernant l’enseignement au niveau du collège, nous faisons face à un déficit préoccupant : il nous manque quatre professeurs. Plus particulièrement, nous avons un besoin urgent de deux professeurs de Français. En outre, cette situation de pénurie ne se limite pas à cette matière, car nous rencontrons également des insuffisances dans d’autres matières, notamment en biologie. »
Un manque généralisé de personnel éducatif
Les problèmes de Pilimini ne s’arrêtent pas aux besoins du collège. Le président de la délégation souligne une carence plus large en enseignants dans l’ensemble de la région, particulièrement en zones rurales. Le nombre de contractuels reste largement insuffisant pour couvrir les besoins de tous les districts.
« Dans les autres districts, c’est la même chose : nous avons actuellement un manque de 40 contractuels. Pour répondre aux besoins actuels, il est nécessaire de recruter plus de 20 enseignants dans les districts. Plus précisément, nous avons besoin de 4 enseignants pour les collèges », ajoute Mamadou Saliou Baldé.
Des conditions d’apprentissage difficiles
Le manque de personnel n’est pas le seul problème : les infrastructures éducatives sont également inadéquates. Les salles de classe sont limitées, obligeant certains élèves à suivre les cours dans des groupes pédagogiques surchargés.
« Les salles de classe étant limitées, nous avons deux groupes pédagogiques pour la 7ème année », précise le président de la délégation.
Une urgence pour le secteur éducatif
L’appel lancé par Mamadou Saliou Baldé reflète une situation qui touche plusieurs localités de Guinée et souligne les défis persistants du secteur éducatif dans les zones rurales. Si des mesures ne sont pas prises rapidement pour pallier ces manques, l’avenir éducatif de milliers d’enfants de Pilimini risque d’être compromis.