Mercredi 13 novembre 2024, un incendie criminel a frappé le groupe scolaire privé Arc-en-ciel, situé dans le quartier Briqueterie, dans la commune urbaine de Kankan. Ce matin-là, les habitants se sont réveillés en sursaut face aux flammes qui dévoraient l’établissement. Cet acte de vandalisme, commis par des individus non identifiés, a réduit en cendres tous les dossiers administratifs et pédagogiques de l’école, plongeant enseignants, élèves et parents dans un profond désarroi.
Une alerte matinale et une intervention tardive
C’est aux alentours de 5 heures que Labilé Paul Bilivogui, le censeur de l’école, a été informé du drame : « C’est ce matin à 5 heures qu’on nous a réveillés en sursaut. Une autorité nous a alertés que l’école était en feu. On s’est précipité pour constater ; en arrivant, le feu avait déjà pris le bâtiment, notamment mon bureau, le censorat. Les mamans du quartier ont essayé de nous aider à éteindre les flammes. On a même essayé de joindre les sapeurs-pompiers, mais leur numéro était injoignable. »
Des bidons d’essence retrouvés sur les lieux
Sur place, des preuves de l’intention criminelle sont apparentes. Selon M. Bilivogui, les auteurs ont utilisé un produit inflammable pour commettre leur forfait : « Voici les deux bidons d’essence qu’ils ont utilisés. Ils ont fini par cacher l’un des bidons à la devanture de la porte. »
Les conséquences de cet incendie sont catastrophiques pour l’école. « Tous les dossiers des enfants, les documents administratifs, les documents pédagogiques, plus de 80 livres ont été calcinés par le feu. Nous avons perdu toutes les informations des enfants. Ce sera très difficile de reconstituer les dossiers, car les bases de données ont aussi brûlé. Un enfant a même beaucoup pleuré ce matin, ce qui témoigne de la gravité de la situation. »
Appel aux autorités et aux secours pour la reconstitution des dossiers
Labilé Paul Bilivogui affirme avoir immédiatement informé les autorités éducatives, ainsi que la police. « Nous avons appelé les autorités éducatives, l’IRE et le DPE, qui sont venus constater les faits. La police est passée pour ses enquêtes. Ce sont des criminels. Un voleur cherche l’argent, mais venir brûler un bureau, c’est une méchanceté pure. Ce n’est pas que l’argent qu’ils cherchent, ils veulent détruire l’école. C’est insupportable pour notre société. Celui qui attaque ainsi pourrait causer des ravages inimaginables. »
Mme Fatoumata Diaby, parent d’élève, exprime son indignation et sa peine : « Aujourd’hui, c’est la souffrance des parents d’élèves que j’exprime. C’est difficile. J’ai vu les objets et les dossiers de nos enfants brûlés, et c’est une grande perte pour nous. »
Près des larmes, elle lance un appel aux autorités : « Nous demandons aux autorités de nous aider à reconstituer les dossiers. Il y a des certificats, des livrets et des livres qu’ils pourraient nous fournir. Et surtout, qu’ils fassent une enquête pour retrouver les coupables. »
Un acte de vengeance ou un simple vol ?
Alors que les esprits s’interrogent sur les motivations de cet acte : s’agit-il d’un vol ou d’un règlement de comptes ? La réponse dépendra des conclusions de l’enquête en cours.
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour LaGuinée.info