Ce samedi 9 novembre 2024, lors de l’assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Baldé a pris la parole devant les militants et sympathisants du parti. L’homme politique a exprimé ses préoccupations face aux blocages dans le processus électoral et a commenté l’arrivée de la mission onusienne en Guinée, demandée par le gouvernement, selon lui, pour tenter de résoudre la crise actuelle.
« Une mission demandée par le gouvernement »
Face à ses partisans, Cellou Baldé a immédiatement clarifié le rôle de la mission des Nations Unies, précisant que cette dernière n’est pas une initiative des partis d’opposition. « La mission dont vous entendez parler a été demandée par le gouvernement guinéen lui-même, qui a sollicité l’aide des Nations Unies pour évaluer ou réévaluer le processus de retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré.
D’après Baldé, le parti avait déjà élaboré une proposition pour encadrer la transition démocratique. « Trois semaines après la prise du pouvoir, nous avions élaboré et soumis un mémorandum au CNRD, dans lequel nous exposions notre vision de la transition et la procédure à suivre jusqu’à l’installation des autorités civiles légitimement élues dans notre pays. Ce mémo a été classé sans suite », a-t-il regretté. Cette prise de position met en lumière la déception de l’UFDG face à ce qu’il perçoit comme une absence de volonté du gouvernement de prendre en compte ses recommandations.
Le défi technique du RAVEC
Cellou Baldé a ensuite abordé la question centrale du fichier électoral, pointant des lacunes persistantes malgré les engagements pris dans l’accord avec la CEDEAO. « Je le rappelle, depuis cette tribune, j’avais mis au défi tous les experts de ce pays en matière électorale de me prouver qu’on pouvait utiliser le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) pour obtenir un fichier d’état civil fiable, à partir duquel on pourrait extraire un fichier électoral afin de tenir les élections avant le 31 décembre 2024 », a-t-il affirmé.
Il a poursuivi en interpellant directement les autorités sur l’état d’avancement de ce processus. « Où en sommes-nous aujourd’hui ? Avons-nous un fichier d’état civil ? Avons-nous un fichier électoral ? Nous n’en avons pas. Nous l’avions dit et répété ici, peut-être que certains pensaient que c’était de la rhétorique politique, mais en tant qu’experts électoraux, nous savions pertinemment que ce n’était pas possible », a-t-il ajouté, dénonçant ce qu’il considère comme une impasse évidente.
Un processus de transition en attente
Cellou Baldé a souligné que, pour l’UFDG, la création d’un fichier électoral fiable reste un préalable essentiel à des élections libres et crédibles, comme prévu avant le 31 décembre 2024. Dans ce contexte, la mission onusienne apparaît, selon lui, comme une tentative tardive pour corriger des défaillances structurelles. « Depuis le 5 septembre 2021, nous étions prêts », a-t-il rappelé, soulignant que l’UFDG avait, dès le début de la transition, exprimé sa vision et son souhait de voir le pays retourner rapidement à l’ordre constitutionnel.
Pour Baldé, la situation actuelle met en évidence le manque de volonté du gouvernement d’appliquer les solutions proposées, comme en témoigne l’inapplication de l’article 77 de la charte de transition. « Ensuite, il y a eu la charte avec l’article 77, une bonne chose, mais qui n’a pas été appliquée », a-t-il conclu, critiquant l’inertie des autorités.
Cellou Baldé, représentant l’UFDG, exprime un avis sévère sur la situation politique guinéenne, dénonçant des promesses non tenues et l’absence d’un fichier électoral fiable. L’UFDG, selon lui, demeure vigilant face à une transition qu’il souhaite voir aboutir dans le respect des engagements pris.
Baïlo Fatako, pour Laguinee.info