Le 6 novembre 2024, une scène des plus préoccupantes s’est déroulée à l’état civil de Tombolia, illustrant parfaitement les dérives auxquelles sont confrontés de nombreux citoyens guinéens dans leurs démarches administratives. Alors que l’extrait de naissance biométrique, devenu une exigence pour l’obtention de la carte d’identité, est censé être un service de base, un supplément illégal de 100 000 GNF a été exigé après le paiement des 60 000 GNF dans une banque partenaire, montant officiel pour la procédure, a constaté sur place Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Ce supplément, qualifié de « frais de suivi », ne repose sur aucune base légale et ne figure sur aucun document officiel. Il s’agit d’une taxe arbitraire, imposée de manière informelle et qui semble être devenue une pratique courante dans cette mairie. Une telle exigence est symptomatique d’un système où les services publics ne sont plus perçus comme un droit pour les citoyens, mais comme une source de profit pour certains agents de l’administration.
À Tombolia, cette situation ne semble pas être un cas isolé. Les demandes de frais illégaux dans le cadre de procédures administratives sont monnaie courante et révèlent un dysfonctionnement profond du système public.
Un citoyen qui a requis l’anonymat dit s’y être rendu pour l’obtention d’un extrait d’acte de naissance biométrique. Après remplissage du formulaire de demande, il lui a demandé payé 100 000GNF pour suivre le dossier et réduire le délai de confection. Il a refusé de payer ce montant.
Ces pratiques, qui enfreignent les principes de transparence et d’équité, ne font que creuser un fossé entre l’administration et les citoyens, qui se retrouvent contraints de payer des sommes supplémentaires pour obtenir des documents officiels auxquels ils ont droit.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la gestion des services publics en Guinée et sur la régulation de l’administration locale. Si ces pratiques perdurent, elles risquent non seulement d’éroder la confiance des citoyens dans les institutions publiques, mais aussi de freiner les efforts de modernisation de l’administration guinéenne.
Il est impératif que les autorités compétentes interviennent rapidement pour mettre fin à ces pratiques et rétablir l’intégrité des services publics. Les citoyens guinéens méritent des démarches administratives claires et transparentes, où les frais sont clairement définis et légaux, et non pas des charges supplémentaires qui semblent n’être qu’un moyen de profiter des plus vulnérables. Un appel à l’action est nécessaire pour garantir que les réformes promises ne soient pas seulement des paroles, mais qu’elles se traduisent par des actions concrètes en faveur de la justice et de l’équité administrative.
Laguinee.info