jeudi, novembre 21, 2024
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Botswana : Duma Boko prête serment et promet le changement…

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Le Botswana a vécu une alternance historique. Vendredi, le nouveau président Duma Boko, leader de la coalition de gauche Umbrella for Democratic Change (UDC), a prêté serment à Gaborone, dix jours après avoir remporté les élections générales. Cette victoire inattendue met fin à soixante ans de règne du Botswana Democratic Party (BDP), qui dirigeait le pays depuis son indépendance en 1966. Boko, un avocat des droits de l’homme âgé de 54 ans, a affirmé que cette victoire était l’aboutissement d’une « profonde et véritable détermination » du peuple botswanais.

Devant une foule de milliers de personnes et en présence de leaders régionaux, dont les présidents de la Namibie, de la Zambie, du Zimbabwe et de Madagascar, Duma Boko a livré un discours teinté de symbolisme. En allusion aux sifflets du public à l’encontre de son prédécesseur Mokgweetsi Masisi, également présent, Boko a salué la « stature d’homme d’État » de celui-ci, exhortant la foule à « montrer un peu d’amour » à l’ancien président.

Transition démocratique exemplaire

Après avoir reconnu sa défaite sans équivoque, Mokgweetsi Masisi, 63 ans, s’est engagé à faciliter la transition. Dans un geste rare pour la région, il a accueilli Boko lors de la passation de pouvoir lundi, illustrant ainsi ce que Duma Boko a décrit comme « un exemple de véritable démocratie pour le monde entier ». Cette attitude, reconnue par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, conforte l’image du Botswana comme modèle de gouvernance démocratique en Afrique.

La passation de pouvoir s’est déroulée sans accroc, et une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux officiels montre les deux hommes échangeant une accolade et discutant brièvement. Cette image a marqué les esprits, contrastant avec les transitions tendues observées dans plusieurs autres pays du continent.

Une coalition victorieuse, un BDP en déroute

L’UDC de Duma Boko a obtenu 36 sièges sur les 57 du parlement lors des élections du 30 octobre, écrasant le BDP qui n’en a récolté que quatre. « Ce que nous voulons, c’est le changement », a exprimé Ipotseng Negroes, un jeune agriculteur de 35 ans, présent à la cérémonie d’investiture, cité par l’agence Anadolu. La participation a atteint 80 %, illustrant un fort engagement populaire, en particulier parmi les jeunes qui, selon la SADC, représentaient 34 % des inscrits.

Les électeurs ont exprimé des inquiétudes croissantes concernant le chômage et la dépendance économique du pays aux diamants, un secteur menacé par la concurrence des pierres synthétiques. Boko a promis de diversifier l’économie et d’attirer des investisseurs, affirmant que l’économie du Botswana, « riche en minerais », devait aller au-delà des seules ressources minières.

Une ère d’espoir pour la région

L’onde de choc de cette alternance dépasse les frontières du Botswana. Nelson Chamisa, chef de l’opposition au Zimbabwe, présent lors de la cérémonie, a évoqué un « espoir de liberté pour le continent », saluant une « ère de transformation et de transition véritable ». La victoire de Boko semble insuffler un élan démocratique dans la région, où plusieurs régimes dominent depuis des décennies.

Vêtu d’une chemise bleue et d’une cravate noire, les couleurs du Botswana, Boko a fait le tour du stade à bord d’un véhicule escorté de chevaux blancs, acclamé par la foule. Pour Wabuya Keobonye, un chauffeur de taxi de 88 ans venu assister à l’événement, cette journée symbolisait l’unité du Botswana. « La présence de Botswanais de tous horizons montre à quel point nous sommes unis et engagés dans la construction de la nation », a-t-il déclaré, affirmant son espoir pour l’avenir du pays, mentionne notre source.

Un Botswana en quête de renouveau

Sous les acclamations et les espoirs, Duma Boko prend les rênes d’un Botswana à la croisée des chemins. Alors que la majorité des électeurs demandent un renouveau économique et une gouvernance plus inclusive, la tâche s’annonce difficile pour le nouveau président. Boko a promis de relever ces défis en commençant par augmenter le salaire minimum à 4 000 pula (environ 300 dollars) et en accélérant l’ouverture aux investisseurs internationaux. Pour un pays longtemps dirigé par un seul parti, l’avenir s’annonce résolument différent, avec un nouveau leader décidé à instaurer un véritable changement.

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