vendredi, novembre 8, 2024
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Tribunal de Dixinn : Alhousseine Makanera Kaké condamné pour diffamation envers le Dr Ousmane Kaba

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Le Tribunal de Première Instance de Dixinn a rendu son verdict dans une affaire de diffamation impliquant le politicien Alhousseine Makanera Kaké et l’économiste Dr Ousmane Kaba. Le prévenu a été reconnu coupable et condamné à une amende de deux millions de francs guinéens, ainsi qu’au paiement symbolique d’un franc pour dommages et intérêts.

Diffamation par voie de presse : un jugement attendu

Dans une décision rendue le 26 juin 2024, le Tribunal de Première Instance de Dixinn, présidé par Madame Damba Oulare, a déclaré Alhousseine Makanera Kake coupable de diffamation envers le Dr. Ousmane Kaba. Les faits remontent à novembre 2023, lorsque le politicien avait tenu des propos lors de l’émission On refait le monde, diffusée sur Djoma Media, remettant en question la probité du Dr. Kaba. Ces propos, relayés ensuite par plusieurs médias, avaient choqué l’économiste qui, se sentant lésé dans son honneur, avait saisi la justice.

Des propos controversés et une défense tranchée

Au cours de l’audience, Alhousseine Makanera Kake a nié toute intention de diffamation. Il a toutefois reconnu avoir affirmé, de manière publique, qu’« un étudiant faible en licence, s’il devient docteur, devient docteur faible », une phrase qu’il ne jugeait pas diffamatoire. Selon lui, ses paroles visaient à critiquer des pratiques qu’il jugeait problématiques, et non à porter atteinte à l’honneur du Dr. Kaba.

« Aucun pays ne condamne de tels propos », a-t-il défendu, ajoutant que ses affirmations relevaient davantage de son opinion personnelle que d’une attaque ciblée.

Le tribunal, après examen des pièces et des déclarations, a conclu que les propos de M. Makanera Kaké avaient dépassé le cadre de la simple critique, « remettant en cause la dignité humaine et portant atteinte à l’intégrité de la personne concernée ». Les juges ont considéré qu’aucun élément de preuve n’avait été apporté par le prévenu pour justifier de l’innocuité de ses propos.

Une condamnation avec un message symbolique

Reconnu coupable, Alhousseine Makanera Kaké a été condamné à une amende de deux millions de francs guinéens, avec une obligation de publier la décision au Journal Officiel de la République de Guinée, et de régler les frais de cette publication.

Sur le plan civil, le tribunal a également donné gain de cause au Dr Kaba, accordant à celui-ci le paiement symbolique d’un franc guinéen, en reconnaissance du tort moral causé.

Cette décision envoie un message clair concernant les limites de la liberté d’expression dans les médias.

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