Deux ans sans salaire, sans réponse, et sans respect. Les enseignants contractuels de Tougué, laissés pour compte par l’administration, lancent un mémorandum désespéré aux autorités de la transition. Mais jusqu’à présent, silence radio.
Le mépris des autorités : silence et inaction
Les enseignants contractuels de Tougué ne demandent qu’une chose : être intégrés dans la fonction publique locale. Cela fait plus de deux ans qu’ils attendent leur dû, mais au lieu de recevoir une réponse, ils se retrouvent dans l’oubli total des autorités compétentes. Alors, après deux longues années de souffrance, ils ont pris les choses en main en adressant un mémorandum à six départements ministériels. Mais surprise, après avoir déposé leur dossier auprès de la Primature, du ministère de la Justice, du ministère de l’Éducation, du ministère de l’Administration, du ministère de la Fonction publique et du Conseil national de la transition (CNT), ils n’ont toujours rien reçu de concret. «Depuis le dépôt de ce dossier, nous attendons un retour officiel. Cependant, à ce jour, nous n’avons pas reçu de réponse formelle. Toutes les informations communiquées jusqu’à présent ne relèvent pas d’une officialisation», explique Mamoudou Keita, président du collectif des enseignants non retenus.
Silence total de la part des autorités. Pas une seule réponse officielle, rien. Et après tout, pourquoi se déranger quand on peut laisser les gens crier dans le vide, n’est-ce pas ?
Les souffrances des enseignants : deux ans de galère
Le message est pourtant simple : ces enseignants ont passé deux ans sans salaire, sans aide et sans aucune forme de soutien. Leur patience a des limites, et ils ne peuvent plus continuer à faire semblant que tout va bien. «Nous demandons aux autorités d’écouter vraiment et d’agir maintenant pour le bien de l’éducation à Tougué, ainsi que pour le bien-être de ces enseignants contractuels qui ont trop souffert pendant deux ans sans salaire ni aide», lance Mamoudou Keita, fatigué d’attendre dans l’indifférence générale.
Ils n’ont rien demandé de plus que de travailler dignement, mais en retour, ils sont laissés à l’abandon. Leurs souffrances ne semblent pas intéresser ceux qui sont censés leur venir en aide. Et ce qui est pire, c’est que l’inaction des autorités met en péril l’avenir des enfants de Tougué, qui risquent de souffrir des conséquences de cette négligence administrative. «C’est pourquoi cet appel est très important afin qu’ils puissent entendre et agir rapidement, pour éviter que des enfants innocents ne soient victimes d’une faute administrative de la DPE de Tougué», poursuit Mamoudou Keita.
Une manifestation et des arrestations : la répression avant la réponse
Si ces enseignants espéraient être entendus, ils ont eu droit à une réaction aussi rapide que brutale. Lors d’une manifestation spontanée pour faire entendre leurs voix, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la gendarmerie de Tougué. Voilà comment le gouvernement répond aux injustices : avec des arrestations, pas des solutions. Mais bien sûr, c’est plus facile de réprimer que de résoudre un problème.
Deux ans sans réponse, un mémorandum déposé dans tous les bons bureaux, et pourtant rien n’avance. Les enseignants de Tougué sont laissés pour compte, et les autorités de la transition semblent plus intéressées à fermer les yeux qu’à prendre des mesures concrètes. Le gouvernement est-il vraiment là pour servir le peuple, ou simplement pour regarder les problèmes s’accumuler sans lever le petit doigt ? Il est grand temps que les autorités arrêtent de jouer à l’autruche et prennent leurs responsabilités. Si ce n’est pas pour les enseignants, alors pour les élèves, parce que l’avenir de la jeunesse guinéenne ne mérite pas d’être sacrifié à cause de l’inaction des dirigeants.
De Labé, Thierno Nouhou Baldé, pour Laguinee.info