La transition guinéenne a récemment placé plusieurs partis politiques sous surveillance, entraînant la dissolution de 54 d’entre eux sur 211. Lors de l’assemblée générale du Mouvement Démocratique Libéral (Model), son président Aliou Bah a abordé cette situation, reconnaissant que certains reproches formulés à l’encontre des partis sont justifiés.
Une évaluation révélatrice des partis politiques
L’évaluation des partis a révélé qu’ils ont obtenu une note de 70 points sur 100. Aliou Bah a déclaré : « Les partis politiques mis sur observation ont satisfait 70 points sur 100. Cela veut dire qu’il y a encore des manquements selon le ministère. » Il a souligné que de nombreux reproches faits par la transition à l’encontre de certains partis politiques sont fondés, tout en reconnaissant que d’autres ne le sont pas.
Des clarifications sur le bilan du MoDeL
M.Bah a insisté sur le fait que son parti, le Model, a établi un bilan comptable rigoureux depuis sa création. « C’est-à-dire que toutes les transactions financières, les contributions financières et toutes les dépenses du parti sont répertoriées », a-t-il expliqué. Il a précisé que tous ces documents avaient été transférés à l’État, qui a constaté une omission.
« Lorsque ces documents leur ont été transférés, ils ont reproché le fait que le trésorier national ait porté sa signature de bonne foi sans autant ajouter le cachet de la trésorerie. C’est une omission, cela peut être compréhensible », a-t-il noté. Le leader politique a également suggéré que, pour des besoins d’authentification des comptes, l’État pourrait prendre les références et l’intitulé du compte du parti, en demandant aux banques un extrait du compte pour vérifier la conformité et procéder à la signature.
Une communication jugée inappropriée
En outre, il a déploré la tenue d’une conférence de presse à ce sujet, la qualifiant de contreproductive. « Cela constitue un bruit autour de la situation », a-t-il affirmé. Aliou Bah a également répondu aux reproches anticipés concernant son parti, notamment en ce qui concerne la périodicité de l’organisation de son congrès. Il a rappelé que « mon parti n’a que deux ans d’existence, alors que la périodicité d’organisation du congrès est de 5 ans ».
Respect de la loi et gouvernance
Le président du Model a insisté sur l’importance de respecter la loi dans la gouvernance. « Nous ne pouvons pas ambitionner de gouverner une nation alors que nous-mêmes, nous ne nous conformons pas à la loi », a-t-il affirmé avec force. Dans ce contexte, il a souligné que son parti, en termes d’organisation interne, « peut défier n’importe qui dans ce pays, car on ne peut pas nous reprocher de la qualité de notre organisation interne. »
Une réflexion sur l’avenir politique de la Guinée
La reconnaissance par Aliou Bah des reproches fondés à l’égard des partis politiques souligne un besoin urgent de réforme et de transparence dans le paysage politique guinéen. La situation actuelle pourrait être l’occasion d’établir un cadre politique plus respectueux des normes légales. À une époque où la gouvernance est mise à l’épreuve, il est essentiel que les partis politiques s’alignent sur les principes de la République pour aspirer à un avenir meilleur pour la Guinée.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info