Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a dénoncé, depuis Rabat, les violations graves des droits de l’homme en Guinée. Invité à diriger un panel au colloque intitulé « Le Maroc, Terre Africaine, pour la Paix, la Démocratie, la Tolérance et les Droits de l’Homme », il a saisi l’occasion pour alerter sur la situation alarmante dans son pays.
La Guinée sous transition militaire : un climat de répression
Sur son compte Facebook, le leader de l’UFDG a décrit une Guinée où les libertés publiques sont régulièrement bafouées : « Cela m’a donné l’opportunité de parler des nombreuses atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques dans mon pays. » Selon lui, ces atteintes, qui se sont intensifiées sous le régime militaire, plongent le pays dans un climat de répression et de peur.
Le droit de manifester, pourtant reconnu par la Charte de la Transition, est systématiquement réprimé. Le président de l’UFDG a rappelé que « l’interdiction de manifester dans les rues et sur les places publiques, avec l’assassinat de plus de 60 citoyens ayant tenté d’exercer ce droit », en est une preuve accablante. Ces citoyens ont payé de leur vie leur volonté d’exprimer librement leurs opinions.
Liberté de la presse en péril
Le président de l’UFDG a également mis en lumière la situation de la presse guinéenne, sévèrement touchée par la répression. « Le musellement de la presse et la fermeture de trois stations de radio et télévision de grande audience jugées critiques envers la junte » font désormais partie du quotidien médiatique en Guinée. Pour lui, ces fermetures visent à étouffer les voix critiques et à restreindre l’accès à l’information.
Des décès en détention et des disparitions inquiétantes
Par ailleurs, le dirigeant de l’UFDG a évoqué la mort en détention de plusieurs figures politiques et militaires guinéennes, dont les circonstances demeurent floues. « La mort, dans des conditions suspectes, de détenus comme le Général Sadiba Koulibaly, le Colonel Pépé Célestin Kilivogui et le Dr Mohamed Dioubaté », souligne-t-il, jette une ombre inquiétante sur la situation des droits des détenus en Guinée. Ces décès interrogent sur les traitements subis par ceux qui osent s’opposer au régime militaire.
Les disparitions forcées viennent renforcer ce climat de peur. Le président de l’UFDG a rappelé la disparition des dirigeants du FNDC, Foniké Mangué et Billo Bah, survenue après leur arrestation : « La disparition forcée des deux dirigeants du FNDC […] dont on est sans nouvelles depuis leur arrestation, le 9 juillet dernier, par des agents de la gendarmerie et des Forces spéciales. » Ces arrestations, suivies de silence et de disparition, soulèvent de graves inquiétudes sur le respect des droits fondamentaux en Guinée.
Un appel pour la paix et la démocratie en Afrique
Pour le président de l’UFDG, ce colloque a permis de rappeler l’importance de la démocratie et des droits humains. « J’ai eu l’honneur de diriger un panel et de traiter le thème intitulé “Droits de l’homme et libertés publiques dans les pays sous transition militaire, cas de la Guinée” », écrit-il. Au-delà de l’aspect académique de cette rencontre, son message s’adresse à tous ceux qui souhaitent voir la Guinée, et l’Afrique en général, évoluer vers la paix et le respect des droits fondamentaux.
Ce plaidoyer intervient à un moment critique, alors que la Guinée traverse une phase de transition incertaine. Le président de l’UFDG, à travers ce témoignage, appelle à une vigilance internationale face aux dérives du régime militaire guinéen, et à la nécessité de préserver les acquis démocratiques pour l’avenir de la nation.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info