Ce mardi, le Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM), en collaboration avec le Centre de Formation professionnelle des technologies de l’Information et de la Communication (CFPTIC), a lancé une session de formation à Conakry pour 50 journalistes issus de la presse publique et privée. Pendant deux jours, ces professionnels de la presse, représentant les médias en ligne, écrits et audiovisuels, seront formés à la lutte contre les discours de haine et les incitations à la violence, avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies.
Cet atelier s’inscrit dans une série de formations initiée par le FADEM dans plusieurs régions du pays, notamment Kankan, N’Zérékoré et Labé, pour promouvoir l’unité nationale, la cohésion sociale et le développement socio-économique de la Guinée.
Présidant le lancement de la formation, le ministre de l’Information et de la Communication a exhorté les journalistes à être responsables dans le traitement de l’information. « Ils doivent collecter, mais surtout traiter avec rigueur et même responsabilité les informations qu’ils diffusent dans les médias », a-t-il déclaré, rappelant ainsi l’importance d’une presse professionnelle et rigoureuse.
Des médias engagés pour la cohésion sociale et la paix
Cette formation vise à préparer les journalistes à leur rôle central dans la promotion de la paix, en particulier à l’approche des élections. Selon le Directeur général du FADEM, M. Souleymane Bah, la responsabilité des médias dans la prévention des discours de haine est essentielle. « Les propos haineux et incitatifs à la violence, s’ils ne sont pas maîtrisés, peuvent entraîner des conséquences désastreuses pour notre cohésion sociale », a-t-il affirmé, mettant en avant l’impact direct de la parole journalistique sur l’harmonie de la société.
Il a ajouté : « Notre préoccupation aujourd’hui, c’est de faire de la presse guinéenne une presse responsable, une presse d’excellence, une presse au service de la république, une presse professionnelle au service de la cohésion sociale. Une presse qui dispose de toutes les compétences nécessaires pour l’implémentation des politiques publiques, mais aussi du renforcement de la dynamique engagée dans notre pays par le CNRD sous la clairvoyance du Général Mamadi Doumbouya» , soulignant la volonté du FADEM et du CFPTIC de voir les médias guinéens se hisser comme garants de la paix et de la transparence.
Le rôle crucial des médias dans la lutte contre les discours haineux
Intervenant en tant que représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies, M. Kakolo Ntoumba a souligné l’importance du rôle des journalistes dans la lutte contre les discours de haine. « En tant que membres des médias, vous jouez un rôle clé dans cette lutte. En tant qu’informateurs, narrateurs et influenceurs de l’opinion publique, vous avez un immense pouvoir de promouvoir la paix ou, malheureusement, de nourrir les divisions », a-t-il déclaré. Il a également mis en garde contre les choix éditoriaux qui influencent les perceptions des audiences, ajoutant : « Les mots que vous choisissez, la manière dont vous présentez les faits, et les choix que vous faites dans vos reportages peuvent influencer les perceptions et les comportements de vos publics. »
Modules de formation pour une presse d’excellence
Les échanges de cette formation couvrent divers thèmes, notamment l’éthique et la déontologie, les techniques d’animation des talk-shows, et les méthodes pour contrer efficacement les discours de haine. Pour M. Souleymane Bah, Directeur général du FADEM, il est crucial que la presse guinéenne diffuse des informations « crédibles, fiables et non biaisées » afin de contribuer à l’unité et au maintien de la paix dans le pays.
La formation, en rassemblant des journalistes de toutes les catégories de médias, se veut un espace d’apprentissage pour une presse responsable et exemplaire.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info