jeudi, novembre 21, 2024
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Insécurité en Guinée : «Les « bavettes » sont devenues elles aussi un moyen de…», Me Mohamed Traoré 

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Les autorités guinéennes ont décidé d’interdire le port de cagoules pour les moto-taxis, afin de lutter contre l’insécurité croissante dans le pays. Certains motards sont accusés de complicité avec des criminels, profitant de ces accessoires pour dissimuler leur identité. L’ancien bâtonnier, Me Mohamed Traoré, a réagi à cette décision en mettant en lumière les défis posés par l’utilisation des cagoules, mais aussi des masques sanitaires.

Une alerte sur l’usage détourné des bavettes

Me Mohamed Traoré a souligné que le problème dépasse celui des seules cagoules. Selon lui, les masques sanitaires, communément appelés « bavettes », sont également utilisés à des fins malveillantes. « Les « bavettes » sont devenues elles aussi un moyen de se rendre difficile à reconnaître dans certaines situations. Elles ne sont plus utilisées dans un but strictement sanitaire», a-t-il expliqué. Ce constat met en évidence que, malgré les mesures prises, les criminels s’adaptent rapidement pour échapper à l’identification.

Des conseils pour éviter les pièges

Me Traoré a prodigué des conseils pratiques aux citoyens face à ces nouvelles méthodes utilisées par les bandits. Il encourage à la vigilance et à ne pas se laisser emmener sans prendre certaines précautions : « Lorsqu’on des individus en civil, encagoulés ou non, portant un masque (communément appelé bavette) ou non vous abordent dans un lieu public et veulent vous contraindre à les suivre, vérifiez, si possible, s’ils portent des armes ou non, demandez-leur à quel service ils appartiennent, l’acte en vertu duquel ils vous demandent de les suivre. Faites surtout en sorte d’attirer l’attention sur vous. » 

Selon lui, il est essentiel de ne pas suivre ces individus sans prendre le temps de vérifier leur légitimité. « S’il n’y a rien qui permette de les identifier ou de connaître le service auquel ils appartiennent et s’ils ne vous présentent aucun acte officiel qui leur donne le droit de vous emmener, il faut élever la voix de manière à ce qu’il y ait le maximum de témoins de la scène», a-t-il ajouté. Cette stratégie peut permettre de désamorcer une situation dangereuse.

Comment réagir face à une menace

Me Traoré insiste également sur l’importance de ne pas se laisser intimider par la peur de créer un scandale. Selon lui, il vaut mieux prendre le risque de faire du bruit plutôt que de suivre aveuglément des individus suspects. « La peur du scandale ne devrait pas vous pousser à les suivre bêtement. S’ils sont dans une opération régulière, ils ne reculeront probablement pas. Mais s’ils sont dans une opération louche, ils seront peut-être contraints de vous laisser tranquille et s’en aller», a-t-il précisé.

Il rappelle que les services d’enquête questionnent souvent les victimes sur les raisons pour lesquelles elles se sont laissées emmener sans résister : « Les services d’enquête ou les organes de poursuite ne manquent pas souvent de poser la question de savoir pourquoi la victime s’est laissée emmener facilement dès lors qu’elle pouvait crier pour alerter les gens», a-t-il conclu.

Une mesure nécessaire mais pas suffisante

L’interdiction des cagoules pour les moto-taxis est un pas vers la réduction de l’insécurité, mais comme l’a fait remarquer Me Traoré, elle ne règle pas entièrement le problème. L’utilisation détournée des masques sanitaires montre que les criminels trouvent toujours des moyens de contourner les règles. La vigilance citoyenne et la prudence restent donc essentielles pour se protéger dans cette atmosphère d’insécurité.

 

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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