Le président Paul Biya est revenu au Cameroun hier, dans une arrivée soigneusement orchestrée par les communicants du régime. Cependant, cette mise en scène n’a pas suffi à masquer l’état de santé précaire du chef de l’État, visible à travers les mesures spéciales mises en place pour assurer son déplacement en toute discrétion.
Un retour marqué par une assistance technique
À l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, Paul Biya a été transporté de son avion vers sa voiture à l’aide d’une machine spéciale, l’Ambulift SideBull. Ce dispositif, conçu pour les personnes à mobilité réduite, a permis au président de descendre de l’avion sans encombre,.selon cameroonmagazine. Cette assistance technique, destinée à éviter toute situation embarrassante, a néanmoins renforcé les suspicions sur l’état de santé du président, âgé de 91 ans.
Malgré ces précautions, il est évident que la santé du président n’est plus au beau fixe. Selon un témoin sur place, « la cérémonie d’accueil a duré moins d’une minute. Le cortège présidentiel s’est vite éloigné, laissant à peine le temps aux partisans du RDPC d’apercevoir leur leader derrière les vitres teintées de sa voiture », rapporte notre source.
Une santé fragile dissimulée
L’utilisation de l’Ambulift SideBull a semé le doute quant à la capacité de Paul Biya à continuer d’assumer pleinement ses fonctions. Alors que ses partisans attendaient un accueil plus chaleureux, ils n’ont eu droit qu’à une brève apparition de leur président, sans échanges ni gestes significatifs.
Malgré les efforts de communication pour donner une image de normalité, il est clair que des mesures particulières ont été prises pour faciliter le déplacement de Paul Biya. Cette arrivée discrète ne fait que confirmer ce que beaucoup redoutent : la fragilité de son état de santé. Une source proche du régime minimise cependant l’incident : « Le président est en bonne santé. Il est simplement fatigué après un long voyage. »
Xzafrane dénonce le silence dans « Rentre à la maison président »
Alors que le retour discret de Paul Biya alimente les rumeurs, le rappeur camerounais Xzafrane a récemment jeté de l’huile sur le feu avec sa nouvelle chanson, « Rentre à la maison président ». Ce titre, qui a explosé sur les réseaux sociaux, cumule déjà plus d’un million d’écoutes et interpelle les Camerounais sur l’absence prolongée de leur chef d’État.
Dans ce morceau au succès fulgurant, Xzafrane pointe du doigt l’opacité entourant la santé de Paul Biya. « Le peuple a le droit de savoir ce qu’il se passe. Nous ne pouvons pas rester dans le flou », affirme-t-il dans une interview. Le refrain, interprété par Grand Barrack, un artiste plus âgé, ajoute une dimension intergénérationnelle à cette contestation qui transcende les âges et met en lumière les préoccupations d’une population en quête de vérité.
Des réactions mitigées mais un message fort
Alors que la chanson fait écho auprès d’une partie de la population, certains proches du pouvoir qualifient cette agitation de « simple stratégie de communication d’un artiste en quête de notoriété ». Selon eux, ce buzz s’éteindra rapidement. « Le président va réapparaître bientôt, et toutes ces rumeurs cesseront », avance une source officielle. Cependant, le succès de la chanson illustre un besoin pressant de transparence et de dialogue au sein du Cameroun.
Une tension palpable au cœur du régime
La polémique suscitée par « Rentre à la maison président » dépasse la simple sphère musicale. Elle met en lumière les tensions politiques croissantes au Cameroun, exacerbées par l’absence de communication claire autour de la santé de Paul Biya. Si le régime de Yaoundé continue de maintenir un voile sur la réalité, le climat de suspicion pourrait s’aggraver, alimentant les frustrations d’une population qui réclame des réponses.
Le silence du pouvoir face à ces interrogations soulève une question centrale : combien de temps encore les Camerounais accepteront-ils ce flou entourant l’état de leur dirigeant ?
La rédaction de Laguinee.info