mercredi, octobre 9, 2024
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Et si le destin du guinéen était bien ce qu’il est et qui intrigue (opinion) !

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Le 5 septembre 2021 comme pour les autres dates, sans se poser même une seule question, aussi banale qu’elle pouvait paraître, les guinéens, dans leur majorité ont déferlé à travers des scènes de liesse, pour exprimer leur adhésion au discours, oh, combien beau, du patron du groupement des forces spéciales de Guinée !
Ce jour-là, comme à la mort de Sékou Touré et de Lansana Conté et même à l’arrivée du premier président universitaire, Alpha Condé, les guinéens ont semblé comme libérés d’un gouffre, d’un cachot, de plusieurs décennies de misère, de tortures, bref, d’une dictature, puisque c’est cela notre slogan en Guinée, le maître-mot, lorsque nous ne supportons plus un régime. Nous n’avons d’ailleurs jamais supporté un régime en Guinée. Des colons à maintenant, en passant par Sékou Touré, Lansana Conté, Dadis Camara, Sékouba Konaté ou Alpha Condé, aucun régime n’a jamais été bon en Guinée et pour les guinéens.

‘’Le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu’’, disait Félix Houphouët Boigny. Cette assertion, s’il y a bien un peuple qui en a fait sienne, c’est celui de la Guinée. Pour preuve, à la chute de chaque régime en Guinée, ne vous fiez jamais des grandes parades de soutien, des déclarations d’adhésion çà et là, des allégeances aux Princes du moment, elles ne sont que de courte durée. Elles ne tiennent jamais longtemps pour céder la place au regret, au désarroi, au désenchantement et à la déception.

En réalité, les guinéens n’ont jamais su tirer de leçons des décennies de gouvernance basée sur le népotisme, alors qu’on nous prône l’égalité de chance ; de la corruption, alors qu’on nous promet de la gestion basée sur la transparence ; de l’enrichissement illicite, alors qu’on nous chante la lutte contre le crime économique et financier ; des nominations par clientélisme, alors qu’on nous promet le mérite ; de l’administration foncièrement politisée, alors qu’on nous endort avec la promesse de complètement dépolitiser la machine de l’administration ; de la justice à double vitesse, alors que pour le 5 septembre 2021 par exemple, nous avons sauté de joie en apprenant que la justice sera la boussole qui guidera chaque guinéen ; des vies d’innocents citoyens enlevées, alors que promesse nous avait été faite que plus aucun guinéen ne mourra à cause de son opinion. Qu’en est-il aujourd’hui de toutes ces promesses, ou qu’en a-t-il d’ailleurs été depuis toujours ?

Dans chaque nouveau régime, le guinéen caresse l’espoir de voir la rupture avec les anciennes pratiques. Oui, la rupture, et c’est aussi ce que nous vendent les nouveaux hommes. Et par fatalisme, tel sous l’effet d’amnésie, nous y croyons fermement en oubliant que les prédécesseurs nous ont promis les mêmes rêves, parfois plus beaux d’ailleurs, sans jamais les réaliser.

‘’Tout le monde peut diriger la Guinée’’, me disait tout amertumé, désespéré, un client dans un café. Pour lui, le guinéen n’ayant pour seul souci que le quotidien, il faut juste lui faire miroiter la popote du lendemain pour que tu le domptes. Nous sommes tous asservis et maintenus dans le cycle de dépendance perpétuelle. Cela n’a pas commencé aujourd’hui, le CNRD n’en est pas géniteur, il est aussi fruit de cette norme à laquelle les guinéens ont fini par s’accommoder.
Réclamer un droit, n’est plus un droit pour le guinéen, il doit s’accommoder. Les différents régimes en Guinée sont tous pareils, comme le peuple qui reste le même avec les mêmes ambitions qui ne dépassent pas le bout du nez. Le quotidien, c’est le combat de la majorité des guinéens. Tellement obnubilé par la satisfaction de l’envie personnelle, le nombrilisme, jamais les grands chantiers et grosses œuvres qui pourraient accomplir un pouvoir, ne sauraient être appréciés à leur juste valeur. Chacun préserve son MOI.
Après le PPTE, Kaleta et Souapity pour Alpha Condé, c’est aujourd’hui SIMANDOU 2040 pour Mamadi Doumbouya et toujours ‘’MA PART D’ABORD’’ pour le guinéen.

Daouda Mohamed Camara
Journaliste

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