Les récents propos du préfet de Kankan, Kandia Mara, menaçant de mort, toute personne qui oserait brûler l’effigie du Président Mamadi Doumbouya, soulèvent des inquiétudes alarmantes sur l’état des droits humains dans notre pays. En mettant en garde que « quiconque sabote l’effigie du Président partira comme l’autre », M. Mara ne se contente pas de menacer des citoyens ; il insinue également une impunité inacceptable qui devrait être sanctionnée et condamnée par son limogeage immédiat.
Cette déclaration, survient dans un contexte déjà troublé, où un citoyen ayant été interpellé pour avoir brûlé l’effigie du Président a trouvé la mort dans des circonstances non édifiée encore. Le silence assourdissant autour de cet événement tragique et la menace explicite du préfet trahissent les valeurs prônées par le CNRD, et projette l’image d’un pouvoir tyrannique.
Nous devons affirmer avec force que la défense de l’image du Président doit s’inscrire dans le respect de la loi et des droits humains. Aucune autorité ne devrait se prévaloir de son pouvoir pour menacer des citoyens. Le recours à la menace de mort est un aveu d’échec de notre justice et ne fait qu’alimenter un climat de peur, qui est dangereux pour la paix sociale et stabilité dans notre société.
Le Président de la République doit se désolidariser de cet acte par le limogeage immédiat de Kandia Mara et l’ouverture d’une enquête judiciaire sur le récent cas de mort. La condamnation et la sanction de ces actes ignobles pourront nous éviter l’inquiétude sociale et renforcer la confiance de l’autorité centrale.
Il est temps que les autorités montrent leur engagement envers les principes de démocratie et de respect des droits de l’homme. Le silence face à ces menaces serait un signe de complicité qui ne saurait être toléré. L’honneur et l’image du Président de la République doivent être défendues, mais toujours dans le cadre de la loi, et non par des méthodes qui ne font qu’alimenter la peur et l’injustice.
Nous exigeons une réponse ferme et appropriée. Le peuple guinéen mérite mieux qu’une gouvernance fondée sur l’intimidation et la menace. La voix du peuple doit être entendue, non étouffée.
Ange Gabriel HABA, Secrétaire Exécutif du CNOSCG