vendredi, novembre 22, 2024
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Décès de Dr Mohamed Dioubaté en détention : le Parquet de Kankan réagit aux propos du préfet Kandia Mara(communiqué)

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Suite au décès en détention de Dr Mohamed Dioubaté, pédiatre de 48 ans, arrêté après avoir brûlé une effigie du président Mamadi Doumbouya, le Parquet général près la Cour d’Appel de Kankan a publié un communiqué officiel ce 27 septembre 2024. Ce décès, survenu à l’hôpital régional de Kankan, est au centre d’une vive polémique, exacerbée par des déclarations du préfet de Kankan lors de l’inauguration d’une statue du président à Kankan le 2 octobre 2024, date de célébration de l’indépendance du pays. 

Lors de cette cérémonie, le préfet a tenu des propos particulièrement inquiétants, avertissant que « toute personne qui tenterait brûler cette statue partira comme l’autre », faisant ainsi référence à Dr Dioubaté. Ces déclarations, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont provoqué une vague d’indignation au sein de la population, certains y voyant une menace à peine voilée et une justification implicite de la mort du médecin en détention.

Face à l’ampleur de la situation, le Parquet général a décidé de briser le silence à travers un communiqué qui se veut éclaircissant. Le document stipule : « Le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kankan a appris, par voie de presse, les déclarations faites par Monsieur le Préfet de Kankan, lors de la cérémonie d’inauguration de la Statue de Monsieur le Président de la République à Kankan. À ce propos, le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kankan informe l’opinion publique nationale et internationale que suivant l’expertise médico-légale d’un corps N°0028/IRSK/HRK/2024 en date du 27 septembre 2024, délivrée par la Direction générale de l’Hôpital Régional de Kankan, les circonstances liées au décès de feu Dr Mohamed Dioubaté, paix à son âme, médecin âgé de 48 ans, sont à rattacher à un cas idiopathique. »

Le Parquet précise également que la restitution du corps à la famille a été effectuée le jour même du décès, conformément à la demande formulée par celle-ci : « C’est pourquoi, suite à la demande de restitution du corps formulée par la famille du défunt, le même jour, Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kankan a délivré la réquisition aux fins de restitution et d’inhumation N°854/PR/TPI/KK/2024 du 27 septembre 2024. »

Selon le communiqué, l’état de santé du médecin s’était détérioré lors de sa détention, nécessitant des interventions judiciaires et médicales successives : « Il est à préciser par ailleurs que l’état de santé du défunt, lors de sa détention, a conduit Monsieur le Juge d’Instruction en charge du dossier à délivrer successivement ordonnance N°283/ORD/CAB/JI/TPI/KK/2024 en date du 17 septembre 2024, d’expertise psychiatrique ainsi que l’ordonnance N°295/ORD/CAB/JI/TPI/KK/2024 en date du 26 septembre 2024, portant suivi et traitement médical. » 

Malgré ces précautions, Dr Dioubaté a rendu l’âme à l’hôpital régional de Kankan, un décès que le Parquet attribue donc à des causes médicales sans rapport avec les conditions de détention ou les actions des autorités.

Enfin, le communiqué s’achève par une condamnation ferme des propos tenus par le préfet de Kankan, rappelant que de telles déclarations sont inappropriées et risquent de créer de la confusion : « C’est le lieu de déplorer les propos tenus par Monsieur le Préfet de Kankan, relayés sur les réseaux sociaux et qui sont de nature à troubler l’ordre public. Le Parquet Général invite en conséquence les autorités administratives à tous les niveaux de son ressort de s’abstenir de tenir tout propos, discours et autres moyens de communication de nature à créer la confusion au sein de l’opinion publique nationale et internationale en cette période cruciale de la conduite de la transition. »

Boundèbengouno, pour Laguinee.info 

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