La Guinée se trouve actuellement plongée dans un climat de répression qui menace gravement la démocratie et la liberté d’expression. Sidya Touré, ancien Premier ministre et leader de l’Union des Forces Républicaines (UFR), a récemment dénoncé cette situation lors d’une interview accordée à DW. Il met en lumière les atteintes aux droits fondamentaux des citoyens et des acteurs politiques.

Répression des voix dissidentes

Sidya Touré ne cache pas son inquiétude face à la brutalité du régime actuel. Il souligne que « toute la presse en Guinée est pratiquement fermée », ce qui crée un environnement où les opinions critiques sont étouffées. Les membres de l’opposition, comme lui-même, se heurtent à de nombreuses restrictions qui rendent leur travail quasiment impossible. Selon lui, « on ne se sent pas en sécurité pour y aller », évoquant les dangers auxquels sont confrontés ceux qui osent s’opposer au pouvoir en place.

Les disparitions de personnalités de l’opposition, telles que Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, illustrent tragiquement ce climat de peur et d’insécurité. Sidya Touré insiste sur le fait que ces événements ne sont pas des cas isolés, mais des exemples d’une tendance inquiétante qui vise à réduire au silence toute forme de dissidence.

Environnement hostile pour les élections?

À l’approche des élections prévues pour 2025, l’absence d’un cadre démocratique sûr soulève de vives inquiétudes. Touré met en garde contre le fait que, sans garantie de liberté et de sécurité, les élections risquent de ne pas être crédibles. Il affirme que « s’il n’y a pas la garantie pour être en Guinée de faire campagne, les autres candidatures seront sous le joug », soulignant que le climat répressif pourrait dissuader les candidats et les électeurs de participer au processus.

Selon l’opposant, la répression actuelle va au-delà de la simple intimidation ; elle vise à instaurer une culture de la peur qui étouffe l’engagement civique et la participation politique. Sidya Touré souligne que la possibilité de mener des campagnes ouvertes et transparentes est gravement compromise, rendant ainsi la démocratie en Guinée vulnérable à des dérives autoritaires.

Appel à la vigilance et à la résistance

Face à cette situation alarmante, Sidya Touré appelle à la vigilance et à la résistance. Il insiste sur la nécessité d’un dialogue national inclusif pour aborder ces questions de manière constructive, en permettant à toutes les voix de s’exprimer. Pour lui, le rétablissement d’un climat de confiance et de sécurité est essentiel pour la survie de la démocratie en Guinée.

Il déclare avec fermeté : « La meilleure manière de sortir de toute l’affaire, c’était de faire un dialogue et qu’on puisse discuter entre Guinéens des possibilités d’aller de l’avant. ».

Boundèbengouno, pour Laguinee.info