mercredi, octobre 2, 2024
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Indépendance de la Guinée : la presse privée exclue des festivités

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Lors des célébrations des 66 ans d’indépendance ce mercredi à Conakry, les journalistes de la presse privée se sont vu refuser l’accès à l’événement. Une situation dénoncée avec amertume par les professionnels des médias, déjà coutumiers de telles exclusions.

« C’est une honte pour notre pays. Nous sommes là pour travailler, pas pour mendier », déplore un journaliste privé en marge des festivités de l’indépendance à Conakry. Ce mercredi 2 octobre, la célébration des 66 ans de l’indépendance guinéenne a pris une tournure inattendue pour les médias privés, chassés des abords du Palais présidentiel.

La situation, bien que choquante, n’est malheureusement pas inédite pour les journalistes privés guinéens, qui se retrouvent régulièrement écartés des événements nationaux d’importance. La question de la liberté de la presse en Guinée ressurgit avec force.

Depuis l’indépendance de la Guinée en 1958, les relations entre la presse et les autorités ont toujours été tendues, surtout en période de célébrations nationales. Ces tensions se sont exacerbées au fil des régimes, notamment avec l’arrivée du président actuel, qui a souvent été accusé de restreindre les libertés de la presse privée, laissant la primauté aux médias d’État.

Les journalistes privés, présents pour couvrir cet événement historique, ont exprimé leur indignation face à cette énième exclusion. « On nous empêche d’approcher le président, sans raison valable », déclare un reporter sous couvert d’anonymat. Morlaye Camara, journaliste à News Quotidien, s’interroge sur l’efficacité des accréditations octroyées par la présidence : « À quoi servent nos badges si nous sommes tout de même chassés ? ».

Assis à plusieurs kilomètres des festivités, un autre journaliste raconte, visiblement excédé : « Ce n’est pas la première fois que cela se produit. À chaque événement national, nous sommes écartés comme des intrus. Aujourd’hui, c’est encore plus douloureux, car c’est la fête de notre indépendance ».

Cette exclusion récurrente de la presse privée soulève des questions sur l’avenir de la liberté d’expression en Guinée. Alors que le rôle des médias indépendants est essentiel pour garantir une information plurielle, leur marginalisation lors d’événements nationaux crée un dangereux précédent. Les journalistes redoutent que cette tendance à exclure la presse non officielle ne se généralise encore plus à l’avenir, affectant non seulement leur travail mais aussi la diversité de l’information diffusée au public.

Alors que les festivités continuent à Conakry, une question demeure : jusqu’à quand les journalistes privés devront-ils encore supporter ces humiliations lors des événements nationaux ? À l’heure où la Guinée célèbre son indépendance, la liberté de la presse semble, elle, toujours sous le joug du contrôle. Il est peut-être temps que les autorités guinéennes révisent leur approche pour garantir une presse véritablement libre et indépendante.

 

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