mardi, décembre 3, 2024
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Massacre du 28 septembre 2009: Me DS Bah interpelle l’État sur l’indemnisation des victimes

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Lors de la commémoration du 15e anniversaire des massacres du 28 septembre 2009, Me Alpha Amadou DS Bah a exprimé son inquiétude concernant l’absence de l’État comme garant des réparations. Selon lui, les accusés n’ont pas les moyens de dédommager les victimes, et il appelle l’État à prendre ses responsabilités.

Quinze ans après le massacre du 28 septembre 2009, les réparations pour les victimes semblent encore hors de portée. Me Alpha Amadou DS Bah a récemment dénoncé l’absence de l’État comme garant des indemnités, alors que les accusés condamnés sont, pour la plupart, dans l’incapacité de payer.

Lors d’un point de presse tenu à l’occasion du 15e anniversaire des massacres du 28 septembre 2009, Me Alpha Amadou DS Bah a soulevé plusieurs préoccupations majeures. L’avocat, représentant des victimes, a mis en avant un point fondamental : l’État n’a pas été désigné comme garant des réparations dans le verdict rendu. Or, selon lui, cela pose un véritable problème.

« Vous avez certainement compris à travers le dispositif du jugement qui a été rendu que l’État n’a pas été condamné comme garant des réparations. Et ça, c’est fondamental pourquoi, parce que la plupart des personnes qui ont été condamnées n’ont pas les moyens suffisants pour pouvoir réparer le préjudice qui a été causé », a-t-il expliqué.

Les condamnations incluent des montants importants alloués aux victimes, mais Me Bah a rappelé que ces sommes demeurent pour l’instant inaccessibles. « Vous aviez entendu plusieurs milliards qui ont été alloués aux victimes. Aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité à travers ce simple jugement de recouvrer ces montants à travers les biens des condamnés », a-t-il précisé.

Pour l’avocat, cette situation rend indispensable l’intervention de l’État, car les accusés, bien qu’individuellement responsables des crimes, agissaient sous le couvert des institutions étatiques. Me Bah a souligné que des hauts responsables du régime de l’époque, notamment l’ancien président et plusieurs ministres, étaient directement impliqués dans les événements tragiques du 28 septembre 2009. De ce fait, il estime que l’État doit être tenu responsable des réparations.

« Si nous ne pouvons recouvrer ces montants, il va falloir que l’État prenne la responsabilité d’indemniser à la place des accusés. Parce que, indépendamment du fait que ces personnes aient agi de façon personnelle pour conserver un pouvoir au moment des faits, il n’en demeure pas moins que c’était sous le couvert de l’État parce qu’il y a un ancien président de la République, il y a des ministres qui ont agi pour pouvoir commettre ces crimes », a-t-il déclaré.

Face à cette impasse, Me Bah et ses collègues ont décidé de faire appel du jugement. L’objectif est de sensibiliser la cour d’appel à la nécessité de condamner l’État, afin qu’il garantisse le paiement des montants alloués aux victimes. « Raison pour laquelle nous avons relevé appel pour que les juges d’appel puissent être plus sensibles à cette démarche afin que l’État soit condamné à garantir le paiement des montants qui ont été alloués aux victimes », a-t-il ajouté.

En dépit du verdict initial, les victimes du massacre du 28 septembre 2009 restent confrontées à l’incertitude quant à leur indemnisation. Pour Me Bah, tant que l’État n’assumera pas ses responsabilités, ces victimes continueront à être privées de la justice qu’elles méritent.

Tant que les réparations ne seront pas garanties par l’État, les victimes du massacre du 28 septembre resteront dans l’ombre d’une justice incomplète, une blessure toujours ouverte quinze ans plus tard.

Ibrahima Alhassane Camara, Laguinee.info 

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