lundi, septembre 30, 2024
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Massacre du 28 septembre 2009 :«Nous les victimes, nous attendons toujours d’être indemnisées», présidente de l’AFFV

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L’Association des Filles et Femmes Violées des massacres du 28 septembre 2009 (AFFV) lance un appel poignant au président guinéen. Un mois après le verdict du procès, les victimes déplorent le retard dans leur indemnisation. Lors d’une conférence de presse, elles ont exprimé leur détresse face à une situation qui ne cesse de se prolonger.

Comment accepter que des victimes de violences aussi graves attendent depuis plus de 14 ans pour obtenir justice, puis encore des mois pour être indemnisées ? C’est la question soulevée par l’AFFV lors d’une conférence de presse.

Le 28 septembre 2009 reste gravé dans la mémoire collective de la Guinée. Ce jour-là, lors d’une manifestation pacifique, des centaines de personnes ont été tuées et des dizaines de femmes ont été violées dans le stade de Conakry. Plus de 14 ans plus tard, les survivantes continuent de porter les stigmates de cet événement tragique, et leur attente pour une indemnisation devient insoutenable.

Le 31 juillet 2024, le verdict du procès des massacres du 28 septembre est tombé, offrant un espoir de justice aux victimes. Toutefois, un mois après ce jugement historique, les victimes attendent toujours l’indemnisation promise. À l’occasion de la commémoration du 15e anniversaire des massacres, l’Association des Filles et Femmes Violées (AFFV) a tenu une conférence de presse pour alerter sur la situation.

Madame Diop, présidente de l’association, a exprimé avec émotion les difficultés actuelles des victimes :

« De nos jours, il y a eu des morts, d’autres très malades, ce, depuis plus de 14 ans maintenant, d’autres ont revendu leurs biens pour se faire soigner, d’autres se sont endettés et d’autres ont perdu leur dignité et traversent une période très sombre de leur vie puisqu’ils ne peuvent plus exercer leurs activités. »

Ces femmes, autrefois membres actives de la société, se retrouvent aujourd’hui marginalisées, souvent en proie à des difficultés financières graves. Le retard dans l’indemnisation ne fait qu’accentuer leur détresse. Madame Diop déplore cette lenteur :  « Mais fort malheureusement, nous les victimes, nous attendons toujours d’être indemnisées. »

Les souffrances de ces survivantes, qui ont perdu bien plus que leur intégrité physique, sont devenues un lourd fardeau. Certaines sont mortes avant d’avoir pu bénéficier de l’aboutissement du procès. D’autres continuent de souffrir en silence, accablées par des maladies liées aux traumatismes subis il y a plus de 14 ans. Aujourd’hui, elles espèrent que l’indemnisation mettra fin à cette longue agonie.

L’AFFV a lancé un appel pressant aux autorités guinéennes, en particulier au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya. L’association demande son implication directe pour que l’indemnisation promise se concrétise rapidement :

« Nous demandons à l’État guinéen, sous l’égide de son excellence, le Général Mamadi Doumbouya, de nous indemniser suite au jugement qui a été rendu le 31 juillet 2024 », a déclaré Madame Diop avec insistance.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info 

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