vendredi, septembre 27, 2024
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Kountia-Sud : l’école primaire face à l’absence des élèves et aux problèmes d’infrastructures

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L’ouverture officielle des classes a eu lieu le 25 septembre 2024 sur toute l’étendue du territoire guinéen. Pourtant, à l’école primaire publique de Kountia-Sud, les élèves se font toujours attendre. Malgré la présence des enseignants, des difficultés majeures empêchent la reprise des cours : manque de table-bancs, infrastructures vétustes, et insécurité autour de l’établissement. La directrice, Madame Malignouma Keïta, appelle à l’aide face à cette situation préoccupante.

Depuis l’ouverture des classes le 25 septembre dernier, les cours n’ont toujours pas repris à l’école primaire publique de Kountia-Sud. Tous les enseignants sont pourtant présents, prêts à entamer l’année scolaire, mais les élèves brillent par leur absence. Madame Malignouma Keïta, directrice de l’établissement, souligne cette anomalie :  « Chez nous ici, les enseignants ont répondu massivement depuis le 25, le jour de l’ouverture sur toute l’étendue du territoire national. Là où je vous parle-là, tous les enseignants sont là, présents depuis le matin. Mais, il n’y a aucun élève présent. Nous sommes prêts à recevoir les enfants. Seulement, nous ne les voyons pas. »  

Face à cette situation, des efforts ont été fournis avant même la rentrée pour sensibiliser les parents d’élèves. La direction, en collaboration avec les autorités religieuses locales, a multiplié les initiatives pour informer la communauté sur l’ouverture des classes. Madame Keïta précise :  « Nous avons fourni des efforts auprès des APAE de la localité. À une semaine de l’ouverture, mon APAE et moi, nous sommes allés dans les différentes mosquées de la place pour que les religieux nous aident à informer davantage les parents d’élèves sur l’ouverture des classes. Ce qui fut fait, avant l’ouverture, ils étaient tous informés. »

Outre l’absence des élèves, l’école elle-même se trouve dans une situation alarmante. Elle souffre de problèmes d’insécurité et de dégradation des infrastructures. Madame Keïta décrit un environnement de plus en plus dangereux pour l’établissement :  « Nous avons des sérieuses difficultés dans cet établissement primaire de Kountia. C’est une école qui a vraiment besoin d’aide. Pendant les vacances et même au moment des cours, quand nous quittons, il y a des individus qui viennent faire leur sale boulot dans les classes. Ils ont transformé les classes en des lieux pour fumer le chanvre indien, faire des rapports sexuels, puisque nous trouvons même des préservatifs dans les salles. C’est grave. Les cadenas de plusieurs portes sont défoncés. Les latrines que nous avons laissées avant d’aller en vacances étaient en bon état, mais si vous y rentrez maintenant, vous aurez envie de vomir. Ça, c’est une préoccupation majeure qui me hante la tête dans cette école. »  

Ce n’est pas la première fois que l’école de Kountia-Sud fait face à de tels défis. Les problèmes persistent depuis plusieurs années, malgré les appels répétés à l’aide. La vétusté des infrastructures, comme les latrines et les salles de classe, témoigne de l’abandon dans lequel se trouve cet établissement. L’absence de rénovation et le manque de ressources ont obligé la directrice à puiser dans ses propres fonds pour tenter de maintenir un minimum de décence. Elle explique :  « L’année dernière, je me suis fait appeler par une radio de la place, j’ai expliqué toutes nos difficultés auxquelles nous sommes confrontés ici. Ils se sont déplacés pour venir s’enquérir des réalités, ils ont effectivement vu ce que je leur ai raconté dans leur studio. Après ça, je m’attendais à avoir l’aide des personnes de bonne volonté mais en vain. Cette année, vous voyez, l’école n’a pas été renouvelée. L’année dernière, c’est moi-même qui ai pris mon argent pour faire la peinture de ce bâtiment, mais cette année, je n’ai pas d’argent pour le faire. »  

Face à ces difficultés persistantes, Madame Malignouma Keïta lance un appel urgent aux autorités et aux bonnes volontés pour sauver l’école de Kountia-Sud. « Je lance encore un appel pressant à la transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya et à toutes les bonnes volontés pour nous aider à avoir les bancs, à reconstruire les latrines et à faire en sorte que l’école soit dans une cour pour limiter les bêtises de certains individus. Parce que, c’est le lieu le plus dangereux de cette localité, une fois la nuit tombée, les gens n’osent plus y passer. »  

En attendant une réponse des autorités, l’avenir des élèves de Kountia-Sud reste suspendu à ces appels désespérés, alors que l’établissement continue de se dégrader sous le regard impuissant de ses enseignants.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info

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