La Guinée retrouve son siège au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) après trois ans de suspension. Cette réintégration marque un tournant pour le pays, qui pourra participer pleinement au Sommet de la Francophonie prévu les 4 et 5 octobre prochains en France. Cependant, des efforts restent à faire sur les questions de droits et libertés.
Trois ans après sa suspension suite au coup d’État de 2021, la Guinée a officiellement été réintégrée au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision, annoncée le 24 septembre 2024 lors d’une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) à Paris, a été prise en dépit de certaines réserves concernant la situation des droits et libertés dans le pays.
« Le Conseil permanent a relevé la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés, » a déclaré la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, à l’issue de la session. Cependant, elle a souligné que le CPF « a décidé d’exprimer sa solidarité avec ce pays membre en levant totalement la suspension de la République de Guinée de la Francophonie. »
Cette levée de suspension s’inscrit dans le cadre d’un nouveau mécanisme de suivi et d’évaluation mis en place en juin dernier. Ce mécanisme vise à rétablir progressivement la participation des États suspendus en fonction des progrès réalisés dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel et du respect des droits fondamentaux.
Ce processus d’accompagnement, marqué par une visite de la Secrétaire générale à Conakry en janvier dernier, a permis de mesurer les progrès accomplis, mais aussi les défis qui demeurent. Malgré une transition difficile, la levée de suspension permettra aux autorités guinéennes de participer au prochain Sommet de la Francophonie en France, une opportunité pour le pays de réaffirmer son engagement dans la communauté francophone et de reprendre sa place sur la scène internationale.
Si la Guinée retrouve son siège à la Francophonie, cette réintégration n’efface pas les obstacles qui se dressent encore sur son chemin vers une pleine restauration de l’ordre constitutionnel et du respect des libertés publiques. Le sommet prévu en octobre en France s’annonce donc comme un moment clé, non seulement pour la diplomatie guinéenne, mais aussi pour mesurer les efforts réels de réformes que le pays aura accomplis. La communauté internationale sera attentive.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info