Suite à de fortes pluies, 14 des 26 quartiers de Guéckédou sont aujourd’hui sous l’eau. Les dégâts matériels sont considérables, avec des maisons effondrées et des infrastructures inondées. Les autorités locales, dont Mme Sia Evelyne Koundouno, présidente de la délégation spéciale, font le constat amer de cette catastrophe.
Le matin du 26 septembre 2024, les habitants de Guéckédou se sont réveillés dans le chaos, suite à des pluies torrentielles qui se sont abattues la veille. Avec 14 des 26 quartiers submergés, la ville fait face à des destructions matérielles importantes. Des maisons effondrées, des toits arrachés, et des infrastructures publiques complètement inondées, notamment le marché central et plusieurs hôtels, témoignent de l’ampleur du désastre.
«Je suis sur le terrain avec Monsieur le préfet. Nous faisons le constat, et franchement, c’est un constat amer,» déclare Mme Sia Evelyne Koundouno, présidente de la délégation spéciale de Guéckédou. «Où je me trouve, je vois un bâtiment qui s’est effondré. Sur les 26 quartiers, il y en a 14 qui sont sous l’eau. Le pire, c’est que l’eau a envahi le marché des femmes, les hôtels sont inondés, même le stock de l’agriculture avec les engrais a été submergé.»
Les zones situées aux abords des principaux fleuves de la région, notamment Boya, Wawou, Baflabé et Makona, ont été particulièrement touchées. Guéckédou, encerclée par ces cours d’eau, est régulièrement exposée aux inondations, mais la violence des pluies de ces derniers jours a accentué la montée des eaux de manière inattendue.
«Tout a commencé hier vers midi», poursuit Mme Koundouno. «J’étais sur le terrain avec le préfet, et nous avions même conseillé aux habitants de délaisser leurs maisons en banco pour celles en dur. C’est vrai qu’il a plu, mais ce n’était pas une pluie d’une intensité telle que l’on aurait pu prévoir ces inondations. Il y a eu un paradoxe : il y a 4 à 5 jours, on a constaté la montée des eaux, et aujourd’hui, le stade est totalement inondé.»
Les habitants des quartiers les plus touchés tentent tant bien que mal de sauver ce qui peut encore l’être. Mais pour beaucoup, les pertes sont irréparables. La destruction des habitations, principalement en banco, expose une fois de plus la vulnérabilité de ces constructions face aux aléas climatiques. La présidente de la délégation spéciale ajoute : «Aujourd’hui, il n’y a pas eu de marché, les gens sont occupés à récupérer ce qui est récupérable.»
Si les pluies sont fréquentes en cette période, la montée soudaine des eaux des fleuves environnants semble être à l’origine de cette inondation dévastatrice. Interrogée sur ce phénomène, Mme Koundouno explique : «Guéckédou est entourée de fleuves. Tous ceux qui vivent le long de ces cours d’eau ont été affectés, et même des quartiers en retrait comme Makona ont été gravement touchés.»
En attendant les évaluations finales, les autorités locales s’engagent à mettre en place une commission d’enquête pour comprendre les causes précises de cette catastrophe et prévoir des mesures pour limiter de futures inondations. «Nous faisons d’abord le constat,» précise Mme Koundouno. «Après, une commission sera mise sur pied pour évaluer la situation et proposer des solutions».
Face à cette situation critique, la population de Guéckédou attend maintenant une intervention rapide des pouvoirs publics pour atténuer les effets de ce sinistre et éviter que ce drame ne se répète.
Oumar Leno, pour Laguinee.info