jeudi, septembre 26, 2024
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Déclaration : le Collectif des avocats du Colonel Pépé Celestin Bilivogui exige l’autopsie de son corps avant tout enterrement 

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Près d’un an après son enlèvement au sein de son bureau à Kaloum, le Colonel Pépé Célestin Bilivogui a été annoncé mort le 25 septembre 2024. L’annonce, faite d’une manière froide et méprisante à son épouse, a soulevé un tollé parmi ses proches et ses avocats. Ces derniers brisent le silence et dénoncent une série de violations des droits fondamentaux, exigeant des réponses claires sur les circonstances de sa disparition et de sa mort.

Le 8 novembre 2023, un groupe de gendarmes s’est présenté au bureau du Colonel Pépé Célestin Bilivogui, responsable des Services de Pensions militaires à Kaloum. Sans explication, ils l’ont enlevé sous les regards choqués de ses collègues, pour l’emmener vers une destination inconnue. Depuis cet enlèvement brutal, sa famille, ses proches et ses avocats ont entrepris toutes les démarches possibles pour le retrouver. En vain.« Depuis son enlèvement, toutes les démarches effectuées par sa famille, ses proches et ses conseils pour le retrouver sont restées sans effets », a déclaré le collectif d’avocats chargé de sa défense. Durant dix mois, aucune autorité n’a daigné répondre aux interrogations légitimes de ceux qui cherchaient à obtenir des nouvelles du Colonel Bilivogui. Pire encore, « il n’a été présenté ni à un service d’enquête compétent, ni à une autorité judiciaire », poursuit la déclaration des avocats, soulignant que son arrestation violait ouvertement l’article 13 de la Charte de la Transition.

Cet article stipule clairement que « nul ne peut être arrêté, inculpé ni détenu que dans les cas prévus par la loi promulguée antérieurement à la commission de l’infraction qu’elle réprime. Les arrestations et détentions arbitraires sont interdites par la loi. Le droit à l’assistance d’un avocat est reconnu dès l’instant de l’interpellation ou de la détention ». Pourtant, ces droits fondamentaux ont été bafoués, plongeant la famille du Colonel dans l’angoisse.

Puis, le 25 septembre 2024, la nouvelle tant redoutée est tombée. « Dans la matinée du mercredi 25 septembre 2024, son décès a été brusquement annoncé à son épouse, avec présentation du corps à la morgue de l’Hôpital National Ignace Deen », indique le collectif.

L’annonce, faite avec une froideur choquante, a été un coup de massue pour sa famille, qui s’attendait encore à des réponses sur sa disparition. Pour eux, ce n’est pas seulement une perte tragique, mais aussi une humiliation insupportable de la part des autorités militaires.

Le collectif d’avocats, exprimant sa consternation, exige des actions immédiates : « En conséquence, le collectif exige la restitution du corps à sa famille pour l’organisation des funérailles dignes de son rang ; l’autopsie sur le corps avant l’enterrement ; et le déclenchement des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs et complices pour élucider les circonstances tragiques de son enlèvement, sa séquestration et de sa mort. Force doit rester à la loi. »  

Alors que les proches s’apprêtent à récupérer le corps pour organiser les funérailles, ils insistent sur une autopsie préalable, condition sine qua non pour établir la vérité. Depuis l’enlèvement du Colonel, la famille et les avocats n’ont cessé de dénoncer l’absence d’enquête sérieuse. Malgré une déclaration du Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry, promettant des investigations, aucune avancée concrète n’a été notée. « Le Collectif rappelle que dans un communiqué le Parquet Général près la Cour d’Appel de Conakry avait promis des enquêtes, mais en vain », déplore la déclaration des avocats, réitérant leur exigence de justice.

Pour l’heure, les circonstances exactes de la mort du Colonel Bilivogui demeurent obscures. Son enlèvement, sa détention dans un lieu inconnu et maintenant son décès soudain laissent place à une multitude de questions sans réponses. Le pouvoir en place, déjà sous pression pour d’autres cas similaires, est accusé de piétiner les droits humains et d’agir dans une opacité totale.

Près d’un an après son enlèvement, le Colonel Pépé Célestin Bilivogui est mort, et la manière arrogante avec laquelle la nouvelle a été annoncée à sa famille ne fait qu’alimenter la colère et l’indignation. Son collectif d’avocats reste ferme dans ses revendications : justice doit être rendue. Mais dans un pays où les arrestations arbitraires et les disparitions forcées semblent devenir la norme, l’espoir d’une véritable enquête semble bien mince.

 

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