vendredi, septembre 27, 2024
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Conakry: Dr Dansa Kourouma, son discours et la réalité !

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Depuis plusieurs mois, la Guinée  est secouée par une vague  marquée par des enlèvements, notamment parmi les militaires et les acteurs de la société civile dont Foniké Ménguè et Billo Bah, des figures bien connues pour leur opposition à la junte militaire. Malgré cette réalité, le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a déclaré sur TV5 Monde que la liberté d’opinion est pleinement respectée dans le pays, des propos qui contrastent fortement avec la situation vécue sur le terrain.

 En Guinée, la situation politique et sécuritaire s’aggrave de jour en jour. Des citoyens, des militaires et des acteurs de la société civile sont enlevés, tandis que des manifestations sont violemment réprimées. Pourtant, le discours officiel cherche à rassurer la communauté internationale sur l’état de la démocratie dans le pays.

Le président du CNT, Dr  Dansa Kourouma, a profité d’une récente interview accordée à TV5 Monde pour affirmer que la liberté d’expression et la démocratie sont bien ancrées en Guinée. « La Guinée est un pays qui se bat pour se remettre à l’heure ses indicateurs, en matière d’avancée démocratique. La liberté d’opinion est consacrée en Guinée à plus forte raison en France », a-t-il déclaré, en réponse aux critiques qui pointent du doigt la répression en cours. Pour lui, « la pensée unique est aux antipodes de la démocratie », et les autorités guinéennes veillent à garantir un espace de dialogue pour tous.

Lors de cet entretien, Dr Dansa Kourouma a aussi évoqué un débat organisé à Paris, qui aurait permis aux Guinéens de l’étranger de s’exprimer librement : « Le débat qui s’est tenu à Paris a regroupé nos compatriotes et d’autres pays de l’Europe, et la rencontre s’est passée dans de très bonnes conditions. La parole a été donnée aussi à ceux qui avaient une voie dissonante. C’est ça aussi la démocratie. » Selon lui, cet exemple reflète la pluralité des opinions en Guinée et à l’international.

Mais pendant que Dr Dansa Kourouma vante les avancées démocratiques du pays sur la scène internationale, en Guinée, la situation semble très différente. L’un des exemples les plus marquants est la disparition tragique du Colonel Célestin Bilivogui, officier supérieur de la marine nationale. Enlevé alors qu’il se trouvait sur son lieu de travail, le colonel n’a été retrouvé que plusieurs jours plus tard, mort, à la morgue. Sa famille, plongée dans le deuil, dénonce un enlèvement suivi d’un assassinat, un acte qui illustre le climat de peur et de répression qui règne dans le pays.

Malgré ces actes de violence répétés, les autorités guinéennes persistent à affirmer que la liberté d’opinion est respectée. « La liberté d’opinion est consacrée en Guinée à plus forte raison en France », insiste Dr Kourouma. Pourtant, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’arrestation arbitraire d’opposants, les restrictions sur les manifestations pacifiques et la violence exercée par les forces de l’ordre.

Les organisations de la société civile, tout comme les familles des victimes, demandent des réponses claires. Elles rappellent que les droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et de réunion, ne sont pas des privilèges, mais des droits inaliénables que l’État doit garantir à tous les citoyens, sans exception.

Alors que Dr Dansa Kourouma proclame sur les médias internationaux que « la pensée unique est aux antipodes de la démocratie » et que la Guinée progresse vers plus de liberté, la réalité dans le pays montre un tout autre visage. Entre enlèvements, meurtres et répression des manifestations, la démocratie guinéenne semble vaciller, laissant les citoyens se demander jusqu’où ira cette dérive autoritaire.

Alhassane Alhassane Camara, pour Laguinee.info 

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