vendredi, novembre 22, 2024
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Candidature de Mamadi Doumbouya : « Pourquoi jurer sur le Coran, la Bible et la Constitution ? », s’interroge Kalémodou Yansané

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L’annonce de la candidature de Mamadi Doumbouya, dévoilée lors d’un point de presse par des membres du gouvernement, fait grand bruit dans le paysage politique guinéen. Lors de l’assemblée générale de l’UFDG ce samedi, Kalémodou Yansané, vice-président du parti, s’est interrogé avec vigueur sur la sincérité des engagements pris par les autorités. Selon lui, il est inutile de prêter serment sur le Coran, la Bible ou la Constitution si l’on n’a pas l’intention de respecter ses engagements. 

Dans une intervention qui a résonné avec une intensité particulière au sein de l’assemblée de l’UFDG, ce cadre de l’UFDG n’a pas caché son mécontentement face à une pratique qu’il considère comme trahison. « Pourquoi faire jurer les cadres sur le Coran, sur la Constitution ? Pourquoi jurer sur la Bible quand vous savez au fond de vous-même que vous ne respecterez pas votre serment ? », a-t-il lancé d’un ton tranchant. Ses propos, dirigés sans ambiguïté contre ceux qui usent des symboles sacrés pour se donner une apparence de légitimité, révèlent une désillusion profonde quant à l’état de la gouvernance en Guinée.

Pour M. Yansané, le fait de prêter serment est bien plus qu’un simple rituel, c’est un acte qui engage la responsabilité morale et religieuse des individus, surtout dans un contexte où les croyances sont ancrées dans la culture. « Le serment est sacré, surtout dans nos communautés, dans nos coutumes », a-t-il rappelé avec fermeté. 

Selon lui, cette sacralité donne une valeur particulière à l’engagement pris devant Dieu, la Constitution, et le peuple, ce qui rend d’autant plus grave le fait de ne pas respecter ce serment. « Dans la religion, jurer sur le Coran c’est grave, surtout lorsque vous ne respectez pas votre serment. »

Le vice-président de l’UFDG n’a pas manqué de souligner les conséquences de tels comportements. Il a décrit un climat de méfiance croissante entre les citoyens et leurs dirigeants, un fossé qui, selon lui, menace la stabilité future du pays. « C’est à cause de tous ces phénomènes que je suis très peiné pour l’avenir de la Guinée », a-t-il déclaré, exprimant un pessimisme inhabituel. 

Connu pour son optimisme face aux défis politiques du pays, Kalémodou Yansané s’est montré particulièrement amer, disant qu’il avait perdu confiance en la capacité des autorités à honorer leurs engagements. « D’habitude, je suis très optimiste, mais aujourd’hui, je suis très peiné pour l’avenir de la Guinée. »

Il a, par ses propos directs et sans concession, mis en lumière une crise morale au sein de la gouvernance guinéenne. Le serment, dans une société où la religion et les coutumes sont des piliers, ne peut être un acte vide de sens. Alors que le pays se dirige vers une élection sous haute tension, ses questions résonnent : à quoi bon prêter serment sur des textes sacrés si ces engagements sont constamment trahis ? La réponse, si elle existe, devra certainement être trouvée avant que la confiance des Guinéens ne soit définitivement rompue. 

 

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info 

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